jeudi 3 octobre 2024

Surmenage en milieu scolaire : Soumettre les enfants à un programme acceptable pour éviter tout risque

surmen uneVoilà maintenant plus d’un mois que les élèves ont repris le chemin de l’école. Les évaluations ont certainement débuté et l’heure n’est peut-être plus aux jeux. De plus en plus, les parents, surtout ceux des apprenants en classe d’examen, multiplient les activités afin de mieux les préparer. Aux exercices et leçons à l'école s’ajoutent l’encadrement du répétiteur, sans oublier le sport, la catéchèse pour les enfants catholiques et bien d’autres activités. Ainsi, certains enfants n'ont quasiment pas de repos. Quelle perception ceux-ci ont-ils cet état de fait ? Qu’en disent leurs parents ? Dans ces conditions, les scolaires ne courent-ils pas des risques de surmenage ? Comment les aider à y échapper ? Certains apprenants et parents se sont exprimés sur le sujet. Madina Touré/Sako, coach scolaire, donne aussi des directives à suivre.

De nombreux élèves, particulièrement ceux en classe d’examen, sont soumis le plus souvent à des programmes chargés.

Pour certains parents, cela est nécessaire pour un élève en classe d’examen, parce qu’il doit s’exercer, apprendre suffisamment et c’est juste pour un laps de temps précis. « Au bout des 9 mois de cours, l’élève pourra se reposer. Il faut donc vraiment mettre le paquet, faire en sorte qu’il soit studieux afin d’avoir de bons résultats en fin d’année », affirme Arnaud Tapsoba, parent d’élève. Cependant, tous les enfants supportent-ils cette pression ?

La réponse semble être « non » car selon Mme Oui, son enfant en classe de cours moyen deuxième année (CM2) prend parfois la fuite pour sortir se détendre parce qu’il étudie 7 jours sur 7.

Habib Traoré, élève en classe de troisième, affirme que ce n’est pas facile, mais « je m’efforce de m’adapter pour rendre mes parents fiers de moi ».

Que dit la spécialiste en éducation sur cette question de programme chargé des jeunes apprenants ?

Selon elle, les enfants courent un risque de surmenage parce qu’il n’existe pas de risque zéro. « Il y a toujours un risque qu’un enfant soit surmené s’il a trop d’activités ».

Les alertes de risque de surmenage

A en croire la coach, le surmenage est très similaire au burn out (épuisement professionnel pour les adultes), car on ne constate les signes que lorsque ça fait des ravages. « C’est lorsque les dégâts sont déjà causés qu’on se rend compte qu’il y a un problème et là, on est déjà face aux conséquences », précise-t-elle. surmen 3Les signes de surmenage, souligne-t-elle, sont l’extrême fatigue de l’enfant, le désintérêt total pour les activités auxquelles il est soumis malgré lui, un désintérêt pour les cours, l’apprentissage de leçons, les cours d’appui ou d’autres activités extrascolaires, entre autres. Il agit alors en « mode automatique » parce qu’il ne réfléchit plus. Cela peut créer un manque de confiance en soi, car la surcharge entraîne un manque de concentration avec pour conséquence un rendement qui n’est pas à la hauteur des attentes des parents ou des attentes de l'apprenant lui-même.

Aider les enfants à éviter le surmenage

Des explications de Madina Sako/Touré on retient qu’il est certes intéressant de mettre des programmes d’activités en dehors de l’école, mais il faut aussi faire attention à ne pas meubler entièrement tout le temps de l’enfant. Les parents doivent prendre les mesures nécessaires en amont, faire de leur mieux pour soumettre les enfants à un programme acceptable, pas à un programme chargé. L’enfant, en fonction de son âge, doit respecter le volume horaire de sommeil requis. Il a également besoin d’heures d’oisiveté ; cela est extrêmement important, parce qu’il lui permet de développer sa créativité, son imagination. Il faut lui laisser un temps libre où il peut décider de ce qu’il fait.

Les attitudes à observer en cas de surmenage

La coach scolaire indique qu’il faut suivre les enfants de près, s’assurer qu’il y a vraiment un surmenage. Il faut échanger avec l’enfant pour essayer de comprendre ce qu’il ressent, ce qu’il vit, comment il perçoit tout son programme, son fonctionnement, ne pas être critique, essayer, par le langage corporel ou procéder par des dessins pour que l’enfant se sente compris.

En cas de signes de surmenage après un diagnostic, il y a lieu d’y remédier immédiatement. « On n’attend pas de faire face aux conséquences d’un net ou partiel surmenage avant de chercher une solution », a-t-elle conseillé.

En sus, pour les parents qui font déjà face aux conséquences d’un surmenage, il convient de trouver une solution le plus rapidement possible pour ne pas en arriver au point ultime car au-delà du désintérêt, l’enfant va détester l’école. Il ne voudra plus aller à l’école ou étudier. Il va se désengager complètement, prévient-elle. Il faut faire en sorte que l’enfant se sente partie prenante à l’élaboration de son programme.

« Lorsque les conséquences sont trop graves, il faut recourir à des professionnels comme les psychologues, les coachs scolaires, les thérapeutes qui ont les outils nécessaires pour communiquer plus aisément avec les enfants, mettre le doigt sur ce qui ne va pas et trouver des solutions concrètes », a-t-elle insisté.

Flora Sanou 

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