Le maïs et le riz, sont deux spéculations cibles de l'offensive agropastorale et constituent des cultures de grande importance pour le Burkina Faso.
Cependant, en raison de la faible fertilité des sols, les rendements demeurent faibles, ce, malgré la création et la vulgarisation de variétés à haut rendement.
C'est fort de ce constat, que l'Institut de l'Environnement et de Recherches agricoles (INERA), avec l'appui financier de l'Alliance pour la Révolution verte en Afrique (AGRA), a, dans le cadre du projet « amélioration de la livraison des engrais de mélange pour soutenir la résilience des petits exploitants en vue d'une production agricole durable au Burkina Faso», développé et vulgarisé de nouvelles formulations d'engrais spécifiques, adaptées aux réalités des sols du Burkina et des différentes cultures, en vue de booster la production agricole.
Après deux années de mise en œuvre, l'INERA a tenu un atelier de restitution des résultats, ce mardi 23 septembre 2025 à Ouagadougou, aux acteurs du secteur agricole notamment le ministère chargé de l'Agriculture, les organisations professionnelles agricoles ainsi que les ONG intervenant dans le domaine alimentaire.
Selon le coordinateur du projet, Dr Jean Ouédraogo, les études menées dans le cadre de ce projet, révèlent que le phosphore et l'azote sont les éléments nutritifs qui alimentent principalement les rendements du maïs et du riz.
Cependant, les « teneurs en phosphore des différentes formulations disponibles sur le marché sont faibles, ce qui nécessite l'utilisation de doses plus élevées », dit-il.
Ces nouvelles formules d'engrais tiennent compte de ces besoins susmentionnés.
Ces engrais sont produits par la société d'exploitation des phosphates du Burkina et sont disponibles au profit des producteurs.
Désormais, « le bon engrais pour le maïs est le NPK 12-30-10-4, 5CaO et celui du riz est NPK 12-30-10», a-t-il fait savoir.
De ses dires les nouvelles formules ont été vulgarisées dans trois régions du pays notamment la Boucle du Mouhoun, les Cascades et les Hauts-Bassins et les résultats sont «très satisfaisants».
«Ces engrais permettent de «réduire le nombre de sacs d'engrais à payer par les producteurs pour satisfaire aux besoins des cultures », a confié Dr Jean Ouédraogo.
Abdoulaye Ouédraogo, représentant le Directeur Pays de l'AGRA, a notifié que la mission première de la structure, est de catalyser la transformation inclusive de l'agriculture africaine à travers le renforcement du système agricole notamment la production, la distribution et de l'utilisation des engrais pour une agriculture plus productive, plus durable et résiliente.
De sa conviction, la santé des sols, dépend de la productivité agricole.
C'est dans cet esprit qu'AGRA a accompagné l'INERA dans la réalisation de ce projet.
Il a rassuré quant à l'engagement de l'AGRA, à accompagner le Burkina Faso, pour le développement du secteur agricole.
« AGRA reste résolument engagée au côté du Burkina Faso, pour accompagner la transformation de son agriculture. Nous plaçons l'innovation, le renforcement des capacités, l'inclusion de toutes les couches socio-professionnelles au cœur de notre intervention. Elle demeure disponible pour poursuivre un partenariat dynamique et solide, au service d'une agriculture burkinabè plus résiliente, plus productive et plus inclusive », a-t-il notifié.
Il reste convaincu que « la dissémination de ces nouvelles formules d'engrais, appuyée par une vulgarisation efficace et l'implication active du secteur privé, permettra d'accroître la productivité, d'améliorer les revenus des petits exploitants et de renforcer d'une manière globale la sécurité alimentaire au niveau national. »
De ce fait, il invite les parties prenantes à l'adoption de ces nouvelles formules.
Le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, par la voix de Mme Toro/Dao Kadidia, chargée d'études au secrétariat du ministère de l'Agriculture, des ressources animales et halieutiques, a déclaré que « l'amélioration de la productivité agricole est plus qu'une nécessité pour notre pays dans le contexte actuel ou notre pays a opéré des choix stratégiques en matière de souveraineté. »
Pour lui, il est impossible de parler d'une véritable souveraineté sans la souveraineté alimentaire.
D'où le choix du gouvernement burkinabè, à travers le ministère chargé de l'agriculture, de lancer l'offensive agropastorale et halieutiques 2023-2025 qui cible des filières stratégiques dans le riz et le maïs »
Mme Toro/Dao Kadidia, a rappelé que « la faible production agricole en Afrique, au sud du Sahara et particulièrement au Burkina Faso est en partie, liée à la faible utilisation des intrants agricoles, c'est-à-dire les engrais et les semences et surtout l'usage de formulation d'engrais non spécifiques aux spéculations.»
À l'en croire, des tests de démonstration seront organisés avec les producteurs, pour leur prouver l'efficacité de ces nouvelles formules d'engrais.
Elle a donc invité tous les acteurs à plus d'engagement pour « qu'ensemble nous puissions bâtir une agriculture plus performante, durable et résiliente face aux défis actuels ».

Flora Sanou






