samedi 12 octobre 2024

Nouvelle équipe dirigeante du CSC : L’AJB et le SYNATIC crient à l’exclusion et à la politisation du CSC

38298057 10215565553645216 3262349543341031424 nLe 20 juillet dernier, le nouveau collège des conseillers du Conseil supérieur de la communication (CSC) composé de neuf (09) personnes élisait monsieur Soahanla Mathias TANKOANO à la tête de la structure burkinabè chargée de la régulation des médias. Si ce consensus marqué autour du conseiller spécial du président du Faso était censé apporter un nouveau souffle au CSC en proie à des crises intestines depuis la présidence de Nathalie SOME, ces dernières 24h portent à croire que ce n’était qu’une accalmie et que les graines de la discorde sont toujours présentes. En effet, des partenaires clés de la maison, en l’occurrence l’Association des journalistes du Burkina (AJB) et le Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture (SYNATIC), dans une déclaration conjointe se démarquent de ce nouveau collège de conseillers, parce qu’ayant été désigné par le politique au mépris des textes en vigueur.

 

En principe le vendredi 03 août prochain, l’ère Nathalie SOME avec ses moments de méli-mélo devrait se conjuguer au passé au Conseil supérieur de la communication (CSC) et dans le monde des médias burkinabè. En effet, c’est à cette date que le nouveau président Soahanla Mathias TANKOANO et son équipe forte de neuf conseillers devront prêter serment. Si pour beaucoup la tempête est passée et l’heure est au renouveau du CSC, des organisations professionnelles de médias à savoir l’Association des journalistes du Burkina (AJB) et le Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture (SYNATIC), estiment que le processus qui a conduit à la désignation du conseiller spécial du président du Faso et de ses conseillers met en mal les textes en vigueur en la matière.

logo ajb et synaticC’est ainsi qu’à la veille de cette prestation de serment, ces deux organisations de médias dans une déclaration conjointe se démarquent de cette nouvelle équipe dirigeante qui est censée réguler les médias burkinabè pour les cinq prochaines années à venir. Pour elles, « la désignation de cette équipe n’a pas respecté les règles en la matière. Elle a plutôt suivi un processus plus ou moins clandestin… Pour le présent collège, il nous revient que c’est le consensus noué à Kosyam qui a prévalu dans le choix du président du CSC sur le droit qu’ont les conseillers de choisir en leur âme et conscience le président de l’institution ».

Pour les structures de Guézouma SANOGO​​​​ et de Siriki DRAME, cette façon de procéder vient une fois de plus confirmer la main mise du politique sur l’organe de régulation des médias au Burkina Faso, et cela au mépris l’article 17 de la loi organique N°004-2018/AN portant modification de la loi organique N°015-2013/AN du 14 mai 2013 portant attributions, composition, organisation et fonctionnement du Conseil Supérieur de la Communication. « Cela vient une fois de plus confirmer l’ingérence persistante du politique dans la gestion du CSC et son immixtion dans les médias, dénoncées à maintes reprises par l’Association des Journalistes du Burkina (AJB) et le Syndicat Autonome des Travailleurs de l’Information et de la Culture (SYNATIC) », ont-ils déclaré.

Pour l’AJB et le SYNATIC, le politique a poussé le bouchon trop loin en s’octroyant outre mesure, le droit de désigner les organisations professionnelles des médias devant siéger dans le collège des conseillers. Pourtant, l’alinéa 4 affirme bien : « trois membres désignés par les associations professionnelles représentatives des médias dont un de la presse écrite ou en ligne, un de l’audiovisuel et un du secteur de la publicité ». En vertu donc de cette disposition juridique, ils estiment qu’il « appartient donc aux organisations professionnelles de médias de désigner leurs membres et non à une quelconque autorité de les désigner à leur place. Toute chose qui entache l’indépendance et la crédibilité de l’institution ».

38193536 10215565553965224 3405462195855687680 nAu regard de ce manquement grave qui laisse planer des doutes sur l’indépendance et l’impartialité des nouveaux régulateurs, ces deux organisations de médias soutiennent que la désignation de cette nouvelle équipe dirigeante du CSC s’est faite en excluant le plus grand nombre des organisations professionnelles des médias comme ce fut le cas lors de la relecture des textes portant régime juridique du CSC le 22 mars 2018. Toute chose qu’elles condamnent vigoureusement.

Ces deux structures disent avoir toujours lutté pour une dépolitisation et une indépendance du CSC, lui qui depuis sa création a toujours le politique sur son dos. « Force est de constater que les hommes politiques multiplient les manœuvres en vue d’accaparer l’institution à des fins manipulatrices. Et en la matière, le parti au pouvoir, le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) suit les traces de ses prédécesseurs », ont-ils déploré.

C’est pourquoi, dans leur déclaration conjointe, elles appellent à la relecture consensuelle des textes en vue de donner aux organisations professionnelles des médias la place qui leur revient de droit dans le collège des conseillers. Aussi, plaident-elles pour un processus inclusif pour tout ce qui concerne le CSC, afin que cette structure de régulation des médias puisse efficacement jouer son rôle. En outre, elles souhaitent que la présidence du collège des conseillers soit confiée à une personnalité indépendante, dont les qualités professionnelles sont reconnues. Ce qui permettra de rompre avec les anciennes pratiques et d’amorcer véritable une nouvelle.

 

Candys Solange PILABRE/ YARO

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