Les dernières statistiques de l’Organisation des nations unies contre la drogue et le crime (ONU/DC) font état de 200 millions de consommateurs de la drogue, soit 5% de la population mondiale qui a un âge compris entre 15 et 64 ans. Longtemps pays de transit, le Burkina est devenu aujourd’hui un consommateur de ces produits qui donnent l’illusion aux adeptes de se sentir bien quelques temps, mais qui les fait cauchemarder le restant de la vie. La drogue touche toutes les tranches d’âge de la société, mais les plus vulnérables demeurent les jeunes. Au Burkina Faso, le phénomène touchent énormément la jeunesse au point que l’on constate un taux élevé de jeunes fous dans la ville de Ouagadougou. Nombreux sont ces jeunes qui se retrouvent pris au piège de la drogue. Malgré l’ampleur du fléau, le pays est confronté à une difficulté majeure qui est la prise en charge de ces toxicomanes.
791 personnes ont été prises en charge en 2015 au Burkina Faso pour abus de drogue, a-t-on appris auprès du ministre d’Etat burkinabè Simon Compaoré qui était en charge de la sécurité intérieure. Au Burkina Faso la drogue touche majoritairement les jeunes. « La consommation de certaines substances à l’instar du cannabis affolent, contribuant ainsi à la croissance du taux de malades mentaux au sein de la jeunesse burkinabè », confie Hamidou ILBOUDO, Secrétaire permanant par intérim du Comité National de lutte contre la drogue (SP/CNLD).
La drogue est un poison qui gâche des vies jeunes et prometteuses. En effet, ils sont nombreux ces jeunes à la fleur de l’âge, qui subissent les séquelles de la consommation de la drogue. Pieds nus, crasseux avec des vêtements en lambeaux ou parfois en tenue d’Eve, des milliers de jeunes ayant perdu le contrôle de soi, errent dans la nature devenant ainsi des charges pour l’Etat et la société. La prise en charge s’avère donc nécessaire pour ramener ces jeunes « à la raison et à la vie ».
Au Burkina Faso la prise en charge se fait en plusieurs étapes. « La première concerne l’évaluation du patient sur le plan biologique, psychologique et socio-environnemental dans l’objectif de déterminer et traiter les facteurs impliqués ainsi que les conséquences de la dépendance. Cette évaluation doit idéalement être faite par un psychiatre. La seconde étape consiste à créer ou renforcer la motivation du patient à arrêter la consommation de la drogue. Le sevrage ou arrêt de la consommation de la drogue interviendra à la troisième phase. Il peut se faire en ambulatoire ou en milieu hospitalier, de façon brutale ou progressive. La dernière étape, la plus difficile, est la prévention de la rechute » explique Dr Richard OUEDRAOGO, Psychiatre et addictologue.
Dr Richard OUEDRAOGO, Psychiatre et addictologue
Selon Dr OUEDRAOGO, Pour être plus efficace, la prise en charge doit être multidisciplinaire. C'est-à-dire qu’il faut le concours de plusieurs spécialistes à savoir un addictologue, un psychiatre, un sémioticien, un psychologue et un assistant social. Dans ce contexte, il faut impliquer la famille, voire l’environnement de ce derniers, dans la mesure où après le sevrage, le toxicomane repart dans le même environnement ;ce qui peut être une tentation pour lui.
EDWIGE SANOU