Les personnes en situation de handicap sont confrontées à une difficulté majeure au Burkina Faso ; celle de l’accès à l’emploi, contraignant ainsi beaucoup d’entre eux à la mendicité. En effet, ils sont nombreux dans les rues de Ouagadougou, ces handicapés qui mendient dans le but d’assurer leur pain quotidien. Toutes les catégories de personnes en situation de handicap sont concernées par ce phénomène.
Entre l’invalidité et la misère, ils sont nombreux les personnes en situation de handicap qui ont le dos au mur. En effet, compte tenu de leur déficience physique ou mentale, ces derniers se retrouvent dans les rues à mendier. Cela, ils ne le font souvent pas par gaieté de cœur, mais dans le but de pour avoir assurer leur pain quotidien, car leur handicap ne leur permet pas de travailler efficacement pour se prendre en charge. Ils sont un peu partout dans la ville de Ouagadougou, dans les marchés, aux abords des feux tricolores, etc.
Du côté du marché des poulets au quartier patte d’oie de la ville de Ouagadougou, les mendiants se sont appropriés la zone. Avec handicap ou pas, ils grouillent de partout. Ainsi, on y trouve des handicapés moteurs, physique (aveugle, borgne), mental etc. Tous sont quasiment unanimes, sur le fait que les conditions difficiles sont les seules raisons pour lesquelles ils mendient.
Mariam OUEDRAOGO, handicapé moteur, assise au soleil, portant le voile pour se protéger des rayons solaires, les jambes repliées, attend qu’un passant laisse parler son cœur. Cette dernière nous confie n’avoir jamais fait usage de ces jambes. « On m’a dit que c’est à la suite d’une maladie que j’ai perdu l’usage de mes jambes », confie-t-elle. N’ayant aucune source de revenu, la rue semblait être la seule alternative pour elle pour s’en sortir dans la vie. A la question de savoir si elle a déjà essayé de travailler, Mariam déclare ne pas être apte à le faire. En plus de son handicap qui constitue un gros frein à son avis un gros frein pour travailler, elle confie que depuis son jeune âge, elle n’a pas eu la chance d’apprendre un métier. Toute chose qui pose le problème de l’accès aux formations des personnes en situation de handicap au Burkina Faso.
Amadou DIALLO, un handicapé visuel, lui a perdu la vue à la quarantaine. « J’étais éleveur et je gardais le bétail pour des particuliers. Depuis que j’ai perdu la vue, plus personne ne me confie son bétail. Je mendie dans la rue avec mon enfant donc afin de subvenir aux besoins de ma famille ». Marié à deux femmes et père de sept enfants, M. DIALLO se dit obligé de s’adonner à la mendicité, car toutes les portes lui ont été fermées dans sa quête d’emploi. « Malgré mon handicap, j’ai tenté de chercher du boulot quand j’avais toujours la force, mais sans succès, juste à cause de mon handicap », se désole t-il.
Edwige SANOU