Tout est fin prêt pour l’opérationnalisation des activités de retrait des femmes et des enfants en situation de rue. Le ministre de la femme, de la solidarité nationale et de la famille, madame Marie Laurence ILBOUDO/MARCHAL et ses équipes composées de volontaires se sont retrouvées dans la matinée de ce jeudi 09 août 2018 pour les derniers réglages, notamment la remise de matériels pour le travail de terrain. Par la même occasion les journalistes ont pu visiter les différents sites d’accueil qui ont été réhabilités à la faveur de cette opération seconde chance pour les enfants.
Ce sont au total 244 travailleurs sociaux et 178 policiers qui seront déployés sur le terrain dans le cadre de l’opération de retrait des femmes et des enfants vivant dans la rue. Ces agents qui se sont engagés dans cette mission sont des volontaires repartis en trois types d’équipes. Tout d’abord il y a les équipes de retrait composées de dix équipes de jour et de dix équipes de nuit. Chacune de ces équipes est composée à son tour de quatre travailleurs sociaux, de deux membres des organisations de la société civile, et de deux agents de la sécurité. Elles sont chargées de sillonner toute la capitale pour cibler les enfants et les femmes en situation de rue. Il y a aussi les équipes de placement qui sont chargées d’orienter les cibles dans les différents centres d’accueil. Cinq équipes de jours et cinq équipes de nuit composées de deux travailleurs sociaux, d’un membre de la société civile, et de deux agents de la sécurité constituent cette catégorie. Enfin, il y a les équipes d’accueil sur les sites.
Au total, le département de Marie Laurence ILBOUDO/MARCHAL a prévu quatre sites d’hébergement mais en cas de débordement, des structures ont tendu la main « au ministère des pauvres et des démunis » pour l’aider à réussir cette mission. On a par exemple la Coalition des intervenants auprès des jeunes et enfants en situation de rue (CIJER) offre 120 places en cas de besoin. Parmi ces sites, quatre sont prévus uniquement pour les femmes et les jeunes filles en situation de rue et un pour les garçons. Il s’agit du centre d’accueil d’urgence de Somgandé qui a une capacité d’accueil de plus de deux cent enfants. Avant la mise en œuvre de l’opération de retrait massif des enfants vivant dans la rue, ce centre accueillait les enfants des deux sexes et pour cette année, il a réussi l’insertion familiale de 197 enfants dont 38 filles. Les sites devant accueillir les femmes et les jeunes filles sont l’auberge de solidarité de Cissin qui a une capacité d’accueil de plus de 40 personnes, l’auberge de solidarité de Nongremassom qui peut recevoir aussi plus de 40 femmes et le site de prise en charge des violences basées sur le genre de Baskuy qui compte actuellement une pensionnaire et qui peut accueillir plus de 60 personnes.
Pour un suivi, social, sanitaire et psychologique de ces personnes une batterie de moyens humains et matériels a été déployée. Ainsi, les agents sociaux seront soutenus par des agents d’appui, en l’occurrence des médecins, des infirmiers, des psychologues (un pour chaque site), des agents des ministères connexes à savoir ceux du ministère de la jeunesse et de la formation professionnelle et du ministère des sports et loisirs et des agents de sécurité. Pour les moyens techniques, les volontaires auront à leur disposition sept motos de marque Yamaha, des gilets, des lampes torches, des imperméables, des appareils photos et des ordinateurs, 20 pick up et trois cars pour les sorties sur le terrain.
D’une enveloppe financière d’environ 350 millions de francs CFA, cette opération, vise à faire sortir au moins 50% des cibles de la rue. Pour la ministre en charge de la solidarité nationale, cette mesure n’est pas un programme de répression ni de violence aux enfants. C’est une seconde chance qui est offerte à ces personnes de se réinsérer dans leur milieu social et dans la société. « Nous allons travailler à les insérer dans leur milieu social afin qu’ils puissent être plus épanouis, car la famille reste le socle le plus fort pour l’accompagnement d’un enfant. Dans ce milieu social, nous allons aussi les accompagner, afin qu’ils puissent être des agents économiques pour le Burkina Faso », a insisté Marie Laurence ILBOUDO/MARCHAL. Toute chose qui permettra à ces enfants dont l’avenir est hypothéqué dans les rues d’être de meilleurs adultes.
Les différentes équipes ont reçu leur matériel ce jeudi 09 août 2018 et le début de cette opération se fera incessamment et pourrait être un vendredi soir à partir de minuit. Cela selon les acteurs de l’opération aura l’avantage de toucher un maximum de vraies cibles et l’expérience montre que les vendredis soirs sont beaucoup usités par les cibles visées par l’opération.
Au terme de cette opération qui durera dix jours, le contrôle social de la rue se poursuivra à travers un programme précis de sortie terrain qui s’étalera sur toute l’année et jusqu’en 2020. Ce sont plus de 2 500 000 enfants qui sont visées par ces interventions.
Candys Solange PILABRE/YARO