mercredi 13 novembre 2024

La sexualité précoce de la jeune fille au Burkina Faso: quand les filles mettent en péril leurs avenirs

temoinLa sexualité précoce peut être définie comme l’entrée dans la vie sexuelle  très tôt aussi bien pour la jeune fille que le jeune garçon. Selon une étude du ministère de l’économie et des finances et du développement, 6400 cas de  grossesses précoces et non désirées ont été recensés  en milieu scolaire au Burkina Faso de 2012 à 2016. Ce qui montre qu’au pays des hommes intègres, les jeunes filles sont sexuellement actives très tôt. Au regard du contexte social, plusieurs raisons peuvent expliquer ce problème qui est très lourd de conséquences et qu’il  faut nécessairement prévenir.

Au Burkina  Faso, les jeunes filles sont sexuellement actives assez tôt. Cela touche aussi bien les filles en milieu rural que les filles urbaines, scolarisées ou non scolarisées. Plusieurs raisons expliquent cela, il y a entre autres le manque d’éducation sexuelle. En effet, le sujet du sexe à longtemps été un sujet tabou entre les parents et les enfants. Cependant compte tenu du contexte social et de la recrudescence des grossesses indésirées, il est nécessaire qu’une éducation sexuelle convenable soit apportée à la jeune fille et au jeune garçon. « Pour  moi,  le manque de communication entre la mère et la fille est la principale cause de la sexualité précoce, parce que personnellement j’ai eu mes premières relations et ma maman n’était pas au courant. En son temps, je n’avais reçu aucune formation et aucun conseil de sa part. Elle n’abordait même pas la question avec moi puisqu’elle me prenait toujours pour une gamine », explique  une fille de 16 ans.

A cela il faut ajouter  la puberté précoce, dans la mesure où « le développement précoce des filles  est un facteur non négligeable. En effet, de nos jours les filles grandissent trop vite. A peine  12 – 13 ans, elle commence à développer des formes et des rondeurs. En apparence, elle est déjà comme une femme. Cela attise la convoitise des hommes », déplore Mme COULYBALI, gérante de restaurant. En plus de cela, il y a la curiosité mal placée, le suivisme, les mauvaises fréquentations,  l’alcool et la drogue et souvent la pauvreté des parents. «  Il faut aussi ajouter que nous les filles d’aujourd’hui on se laisse trop aller pour de l’argent. On est prête à faire n’importe quoi pour juste pour avoir de l’argent, des habits  de marque, des téléphones dernière catégorie » s’indigne la fille de 16 ans.

6400 cas de  grossesses précoces et non désirées ont été recensés  en milieu scolaire au Burkina Faso de 2012 à 2016 selon une étude du ministère de l’économie et des finances et du développement. Cela montre clairement que nombreuses sont les jeunes filles qui se livrent précocement aux relations intimes. Dans bien des cas, cette situation met leur avenir en péril. Les conséquences de la sexualité précoce sont énormes. Entre les conséquences psychologiques et sociales, les maladies sexuellement transmissibles, tel le VIH/ SIDA, et les grossesses précoces qui entrainent pour la majeure partie des cas la déscolarisation, ces jeunes filles se retrouvent prises au piège. Au regard de la gravité du problème il y a donc lieu de le prévenir.20180814 100243

Pour le Centre de recherche et d’Intervention en genre  et Développement (CRIGED), la sexualité précoce est un problème de communication à tous les niveaux. « Il faut amener les parents à communiquer avec les enfants. Eduquer sexuellement les enfants ce n’est pas les pervertir », souligne Mme THOMBIANO, chargé de communication du Centre de recherche et d’Intervention en genre  et Développement  CRIGED.  Pour Mme THOMBIANO, les parents doivent éduquer sexuellement les jeunes filles, et l’Etat à son tour doit faire l’effort d’instaurer l’éducation sexuelle dans les curricula  de formation. « Le meilleur moyen pour prévenir ce fléau c’est la sensibilisation. Il faut que les parents jouent leur rôle sans tabou, parce que si tu ne le fais pas, elle ira découvrir les choses de la mauvaise manière. Il est donc nécessaire que les parents prennent leurs responsabilités, en conseillant aux jeunes filles d’avoir une sexualité saine »,  explique la restauratrice.

Edwige SANOU, Alexiane YAMEOGO (stagiaire)

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