dimanche 16 mars 2025

tnnlNommé ministre d’État, ministre auprès du président du Faso, chargé de la Réconciliation nationale et de la Cohésion sociale, le désormais ex-chef de file de l’opposition burkinabè, Zéphirin Diabré, joue son avenir politique.

Sous les projecteurs, pendant les manifestations appelant à la non-modification de l’article 37 limitant le nombre de mandats présidentiels, il avait stratégiquement mais maladroitement décliné le fauteuil de président de la transition au lendemain de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014. Aujourd’hui, il est disposé à s’accommoder d’une toge de réconciliateur d’un peuple qui a plus mal à sa justice qu’à une supposée réconciliation entre les populations et de présumés criminels politiques, économiques et de sang qui n’auraient pas le courage d’assumer leurs actes. L’idéal serait qu’il soit la courroie de transmission entre l’exécutif et les groupes armés. Les populations pourraient voir d’un bon œil ses talents de facilitateur face à l’hydre terroriste, qui freine l’élan du développement du Burkina Faso.

Probablement résigné par le fait qu’accéder à la magistrature suprême ne sera pas pour lui une évidence, le président du l’Union pour le progrès et le changement (UPC), le parti du Lion, s’est assoupi sous les branches ombragées d’un verger d’orangers (MPP). C’est l’illustration parfaite qu’en démocratie, les jeux d’intérêt priment sur les discours de façade ou de campagne. Certains politiciens sont similaires à des parturientes qui, jurant sur tous les saints, sont prêtes à faire vœu de chasteté.

Quel est aujourd’hui l’avis, au sujet de cette nomination, des militants de l’Union pour le progrès et le changement qui avaient vite fait de qualifier de traîtres les frondeurs et autres démissionnaires dudit parti ? Le ministre réconciliateur pourra-t-il un jour se réconcilier avec les sympathisants de l’UPC qui avaient placé leur plus grand espoir en lui ? Sauront-ils faire la part des choses entre leur leader et le ministre d’État « tout frais » qui estime être en mission républicaine pour l’intérêt supérieur de la nation ? Dans les arcanes du pouvoir, il se susurre que le ministre Diabré et le président Roch ont une haute estime l’un pour l’autre. Le gentlemen agreement tacite entre ces deux sphinx en politique, prévalant pendant le premier quinquennat de Roch, était bien emballé sous le vocable de trêve sociale.

Zeph, le soldat déserteur de l’UPC, aura en face de lui ceux qui sont en conflit avec leur propre pays du fait de certaines pesanteurs politiques ou politiciennes et une grande majorité de Burkinabè qui attendent que justice soit rendue aux nombreux martyrs ne bénéficiant que chaque année d’un simulacre d’hommage et de promesses.  

www.radarsburkina.net  

reconduct uneInvesti le 28 décembre 2020 en présence de plusieurs chefs d’Etat, le président du Faso a finalement reconduit mardi 5 janvier 2021 son ancien Premier ministre Christophe Joseph Marie Dabiré. Radars Info Burkina a contacté des acteurs politiques. Voici leurs appréciations de cette nomination.

Fin du suspense ! Roch Marc Christian Kaboré s’est finalement décidé à choisir le chef du gouvernement. Un choix porté sur son ancien Premier ministre Christophe Joseph Marie Dabiré. Cette nomination tant attendue de la population est diversement appréciée par les acteurs politiques.

Selon le président du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), Eddie Komboïgo, la nomination du Premier ministre ne lui fait ni froid ni chaud. «Nous les attendons sur le terrain pour la mise en œuvre rapide des promesses de campagne », a-t-il poursuivi.

Pour lui, c’est au pied du mur qu’on reconnaît le vrai maçon. Il ajoute que le président du Faso devra tenir toutes ses promesses de campagne. « La réconciliation nationale, le retour de la paix rapide afin d’éviter à notre pays d’être endeuillé chaque semaine, la relance économique pour fournir de l’emploi aux jeunes et aux femmes afin que le panier de la ménagère soit amélioré, tels sont nos souhaits. Nous espérons également qu’il y aura la cohésion sociale avec les syndicats dont les requêtes n’ont toujours pas été satisfaites », a déclaré M. Komboïgo. 

reconduct 2De l’avis de Maître Bénéwendé Sankara, président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), membre de la majorité présidentielle, le temps mis pour désigner le Premier ministre ne peut être source de polémique,  car le président du Faso devait nécessairement prendre le temps d’analyser le profil des différentes personnes qui lui ont été proposées, mais aussi d’écouter l’opinion afin de faire un bon choix. La reconduction du Premier ministre Dabiré n’est pas une surprise pour lui puisque, selon ses dires, celui-ci à toutes les compétences qu’il faut pour être à la tête du gouvernement burkinabè. « En tout état de cause, je pense que le président du Faso, qui a la prérogative constitutionnelle de désigner son Premier ministre, doit nécessairement prendre du temps pour mûrir sa réflexion, voir le profil des premiers ministrables, écouter aussi l’opinion », a-t-il analysé. Selon lui, les défis  du gouvernement tels que la réconciliation nationale, le respect des mesures barrières dans la lutte contre la propagation de la maladie à coronavirus et les actions structurantes du gouvernement peuvent être relevés avec un Premier ministre comme Christophe Joseph Marie Dabiré. « Il y a les engagements du chef de l’Etat, notamment la réconciliation nationale qui est aussi une question qui urge. Il y a aussi la maladie à coronavirus. Il va falloir revoir les mesures barrières, impliquer de toute urgence les populations dans le respect des mesures barrières ; mais il y a aussi les actions structurantes du gouvernement », a-t-il ajouté.reconduct 3

Pour la Confédération générale du travail du Burkina (CGT-B), ce qui compte, ce sont les attentes du président qui l’a nommé et la mission qu’il lui assigne. «Si on considère les nombreuses supputations qu’il y a eu sur le profil du Premier ministre, vous conviendrez que la nomination d’un Premier ministre surprend toujours certains. Ce que nous pouvons relever, c’est que sa gouvernance a été décevante à plus d’un titre : en matière de lutte contre le terrorisme et la corruption, en matière de respect des textes, en matière de dialogue social et de traitement des crimes de sang et des crimes économiques», a  souligné Norbert Ouangré,  secrétaire général adjoint de la CGT-B.

Selon ce dernier, la gestion de la fronde sociale est la preuve tangible de l’incapacité du chef du gouvernement. Il en veut pour preuve le bilan dressé. « Pendant tout son mandat, la seule rencontre gouvernement/syndicats qu’il a organisée s’est terminée en queue de poisson ! C’est inédit », a-t-il martelé.

Il a ensuite relevé  de nombreuses atteintes à la liberté syndicale avec des levées de sit-in, des révocations, des suspensions de salaires effectuées en violation des textes. « Le comble, c’est le refus d’exécuter des décisions de justice de dernier ressort tel qu’on l’a vu avec les militants de l’Alliance police nationale (APN), eux qui disposent de décisions de justice de dernier ressort que leurs supérieurs refusent toujours d’exécuter. Du reste, le chef de l’Etat a évoqué dans son message à la nation des insuffisances sur le plan des libertés. Peut-être peut-on espérer un ressaisissement », a t-il lancé.

Néanmoins, il a précisé que plusieurs dossiers sont sur le point de connaître un dénouement heureux.

Et Eddie Komboïgo d’informer que l’opposition politique entend organiser les jours à venir une conférence de presse pour se prononcer sur le gouvernement qui sera mis en place par Christophe Joseph Marie Dabiré.

Bruno Bayala

srm uneHier,  28 décembre 2020, le président Roch Marc Christian Kaboré a été investi pour un second mandat de 5 ans à la tête du Burkina. Radars Info Burkina a sillonné les rues de la ville de Ouagadougou pour recueillir les avis et souhaits de citoyens sur ce nouveau mandat.

« Le discours du président était appréciable et nous lui souhaitons un bon mandat. Son discours englobait l’essentiel », a déclaré Abdoulaye Ouédraogo.

« C’est un discours qui témoignait de sa volonté d’apporter un changement qualitatif à la gouvernance du  pays et on sent qu’il a à cœur de résoudre un certains nombre de préoccupations majeures. Il a bien compris les préoccupations  actuelles du peuple burkinabè, qui sont notamment relatives à la question de la sécurité avec le terrorisme. Personnellement, je viens d’une des provinces touchées par ce phénomène, précisément du Sourou. Il y a aussi la question sociale qui a été prise en compte. Dans le discours présidentiel, on a senti beaucoup de détermination à affronter les difficultés de l’heure. C’est vraiment encourageant », a affirmé pour sa part Robert Bibia Sangaré, ancien DG du CHU Yalgado-Ouédraogo.

« Le président a prononcé un grand discours qui traduit les aspirations profondes du peuple. Il a exprimé son engagement à travailler pour la cohésion sociale  en posant beaucoup d’actions pour résoudre tout ce qu’il y a comme difficultés de justice et crimes de sang.  Il a placé son mandat sous le signe de la bonne gouvernance et c’est ce que nous attendons tous », a-t-il ajouté.

« C’est un discours d’espoir et nous pensons qu’avec la mise en œuvre des promesses électorales, le Burkina ne pourra qu’aller de l’avant parce qu’il a déjà fait ses preuves. Nous souhaitons qu’il y ait la paix dans le pays et que président nouvellement investi vienne à bout de l’hydre terroriste », a souhaité un citoyen ayant requis l’anonymat.

srm 2Pour Zimposgo Naaba, « le président a tout dit et nous souhaitons qu’il agisse selon les aspirations du peuple ».

En ce qui concerne Sylvain Hema,  pour le second mandat de Roch Kaboré, la première des choses qu’il attend, c’est la sécurité. « S’il y a la sécurité, on pourra réaliser beaucoup de projets. J’ai confiance en lui, comme il a promis, nous pensons qu’il va vraiment travailler pour qu’il y ait la sécurité au Burkina Faso. Ainsi, il y aura la quiétude et chacun pourra vaquer tranquillement à ses occupations. »

srm 3Au-delà de la question sécuritaire, c’est de travailler à ce qu’il y ait l’auto emploi des jeunes. « Généralement ici au Burkina Faso, les gens veulent travailler dans la Fonction publique. Pourtant c’est difficile. Donc il va falloir multiplier les formations au profit des jeunes pour leur permettre d’être indépendants en matière de travail ».

Pour Sayouba Kaboré, le président devra veiller à la baisse du prix des denrées alimentaires.  Au niveau de la santé, il faut bien approvisionner les centres de santé et pharmacies en médicaments. 

« Nous voulons la paix, le développement économique et la cohésion sociale », a ajouté Ousseni Sawadogo.

Mme Kagambèga, elle, félicite le président pour les élections apaissés, ainsi que pour ses efforts lors de son mandat passé. Elle souhaite qu’il puisse restaurer la sécurité et qu’il travaille à la réconciliation nationale. « Nous souhaitons qu’il trouve des personnes sages et conscientes des maux de notre Faso pour constituer son gouvernement afin qu’elles l’aident à dérouler son programme»,  a-t-elle précisé.

Souley Sawadogo souhaite que Dieu aide le président nouvellement réélu à bien gouverner durant les 5 ans à venir. Il souhaite également que le Roch Kaboré travaille à faire baisser le taux de chômage du pays. Le vœu de M. Sawadogo est que l’on consomme plus nos produits locaux au lieu d’en importer. « Je suis soudeur ; j’ai remarqué du recul dans le travail parce que nous importons plus de produits que nous avons déjà dans le pays ou que nous pouvons même produire. Hélas, nos services sont   délaissés au détriment d’autres et cela doit être revu », a-t-il ajouté.

K. Arnold Junior Sawadogo (stagiaire)

titure uneRéélu Président du Burkina Faso pour un second mandat le 22 novembre 2020 avec 57,74%  des suffrages, Roch Marc Christian Kaboré a été investi ce lundi 28 décembre. La cérémonie solennelle de prestation de serment au palais des Sports de Ouaga 2000 a connu la présence de 10 chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest. Radars Info Burkina a tendu son micro à des analystes politiques et leaders de la société civile pour avoir leurs appréciations du discours du Président ainsi que leurs attentes de ce nouveau quinquennat.

Roch Marc Christian Kaboré a indiqué que ce nouveau quinquennat s’annonce avec plein de défis et d’espoirs pour la construction du Burkina Faso et la satisfaction des aspirations légitimes du peuple.  Pour concrétiser sa volonté d’associer tous les Burkinabè à la conduite des affaires publiques, il a  déclaré qu’il  lancerait dans les mois à venir de larges consultations afin de définir les voies d’une réconciliation nationale véritable. La bonne gouvernance sera au centre des préoccupations pour ce quinquennat.

« C’est un discours de bonne espérance parce qu’il est allé à l’essentiel et je crois qu’il a réitéré pas mal de demandes de la population. Il a parlé de la question sécuritaire, de la réconciliation nationale, mais aussi de la transformation de notre société puisqu’il invite les Burkinabè à changer de mentalité », a analysé Lionel Bilgo, analyste politique.

titure 2Pour lui, Roch Marc Christian Kaboré se présente comme le Président de tous les Burkinabè et c’est un discours qu’il faut prendre à la lettre, mais aussi surveiller et superviser de sorte qu’il tienne parole.

Selon Siaka Coulibaly, également analyste politique, le gros chantier de la réconciliation nationale  est en lien direct avec la question de la sécurité. « Le Président a également évoqué la question de la corruption qui est un chantier important de l’action gouvernementale. La question de la justice et d’autres secteurs moins importants que celle de la réconciliation et de la sécurité ont été également évoqués », a-t-il souligné.  

A son avis, sur la base de l’expérience de Roch Kaboré de ces cinq dernières années, mais aussi sur la base des demandes formulées par les différentes composantes de la société burkinabè et candidats à l’élection présidentielle, « il va essayer de synthétiser une action gouvernementale basée sur le réel cette fois-ci ».

titure 3L’artiste musicien Smockey du mouvement Balai citoyen  souhaite d’abord que ce second mandat de M. Kaboré permette de  rétablir la sécurité sur tout le territoire national. En plus de souhaiter qu’il donne l’exemple et assainisse de façon générale la gestion des fonds publics afin d’éliminer la corruption, il veut que le gouvernement mène à terme les dossiers emblématiques qui sont pendants en justice.

« Il faut valoriser plus la culture à travers des investissements qui permettront de développer ce secteur et d’augmenter les productions », a-t-il demandé.

Pour ce nouveau mandat de Roch Kaboré, M. Bilgo attend beaucoup de technicité, un peu plus de professionnalisme dans la gestion même du pouvoir et dans la gouvernance principalement.

Siaka Coulibaly a soutenu que le Président du Faso  connaît aujourd’hui les besoins de la société burkinabè, à travers les attentes qui sont formulées. « Il lui reste à mon sens à trouver les hommes et les femmes qui sont indispensables à la réalisation des objectifs qu’il s’est fixés. C’est là où il va peut être falloir l’attendre et voir s’il pourra réunir l’équipe ou les équipes car il y a plusieurs niveaux d’intervention qui lui sont nécessaires pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixés », a-t-il déclaré.

Lionel Bilgo dit donc attendre du Président qu’il fasse un casting qui colle aux réalités du Burkina Faso. « Un casting du gouvernement qui va  travailler à sortir notre pays de l’ornière dans laquelle il est. Et je pense qu’il a pu avoir cinq années pour comprendre la difficulté qui est de manager un peuple comme le peuple burkinabè. Cette première expérience lui donne beaucoup plus d’atouts pour mieux sélectionner, choisir et donner le cap pour transformer le pays », a-t-il analysé.

Il a ajouté que si Roch Marc Christian Kaboré  se réfère à sa première expérience de la gestion du pays, il va éviter certains écueils ou certains pièges qu’il n’a pas su éviter durant son premier quinquennat.

Et Siaka Coulibaly de conclure que le  chef de l’Etat est à une phase où il a besoin de faire plus de résultats, non pas pour se faire réélire mais plutôt pour rester comme un homme politique qui aura marqué son époque.

Aly Tinto

 

 

cconst uneCe 18 décembre 2020 dans la matinée à Ouagadougou, a eu lieu l’audience solennelle de proclamation des résultats définitifs de l’élection présidentielle du 22 novembre 2020 par le Conseil constitutionnel (CC). Le candidat Kaboré Roch Christian Marc a été déclaré élu président du Faso au premier tour avec 1 645 229 voix obtenues, soit 57,74% des suffrages. Le taux de participation, lui, est de 50,22%.

A cette cérémonie de proclamation des résultats définitifs étaient présents 3 candidats à la présidentielle (Kiemdoro Do Pascal Sessouma, Yéli Monique Kam et Gilbert Noël Ouédraogo), Newton Ahmed Barry, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), ainsi que Siméon Sawadogo, ministre de l'Administration territoriale.

Le CC, considérant que le Conseil constitutionnel n’a pas enregistré de recours relatif à la régularité des opérations électorales émanant des candidats à l’élection du Président du Faso ; considérant que le Conseil constitutionnel a procédé au recensement général par l’analyse des votes, le contrôle des documents électoraux et l’examen des rapports de missions de ses délégués dans les bureaux de vote ; qu’il s’en est suivi diverses rectifications d’erreurs matérielles, des redressements jugés nécessaires ainsi que des annulations qui ont été spécifiées dans le procès-verbal de recensement général des votes ; considérant que les insuffisances et les erreurs matérielles constatées n’entachent pas la régularité, la transparence et la sincérité du scrutin ; que l’élection du président du Faso du 22 novembre 2020 doit être déclarée régulière ; que les résultats de l’élection du président du Faso du 22 novembre 2020 s’établissent comme suit :

-nombre d’électeurs inscrits : 5 918 844 ; nombre d’électeurs votants : 2 972 590 ; taux de participation : 50,22% ;  bulletins nuls : 123 055 ; suffrages exprimés : 2 849 535 ; majorité absolue : 1 424 769.

cconst 2Considérant que les suffrages obtenus par chaque candidat s’établissent ainsi qu’il suit :

Sessouma Kiemdoro Do Pascal : 20 068 voix obtenues, soit 0,70% des voix ; Komboïgo Wend-Venem Eddie Constance Hyacinthe : 442 693 voix obtenues, soit 15,54% ; Farama Ségui Ambroise : 25 916 voix obtenues, soit 0,91% ; Ouédraogo Ablassé : 51 461 voix obtenues, soit 1,81 % ; Ouédraogo Kadré Désiré : 95 661 voix obtenues, soit 3,36% ; Zida Yacouba Isaac : 43 537 voix obtenues, soit 1, 53% ; Diabré Zéphirin : 354 988 voix obtenues, soit 12, 46 % ; Ouédraogo Gilbert Noël de Bonne espérance Gouléwindin : 45 263 voix obtenues, soit 1,59% ; Kaboré Roch Marc Christian : 1 645 229 voix obtenues, soit 57,74% ; Soma Abdoulaye : 40 724 voix obtenues, soit 1,43% ; Kam Yéli Monique : 15 322 voix obtenues, soit 0,54% ; Barry Tahirou : 62 231 voix obtenues, soit 2,18% ; Tassembedo Claude Aimé : 6 442 voix obtenues, soit 0,23%.

cconst 3Considérant que le candidat Kaboré Roch Christian Marc a obtenu 1 645 229 voix, correspondant à 57,74% des voix, soit plus de la majorité absolue des suffrages exprimés exigée par l’article 39 de la Constitution ; qu’il doit en conséquence être déclaré élu, au premier tour, président du Faso.

« Décide :

Article 1er : l’élection du président du Faso du 22 novembre 2020 est régulière, transparente et sincère. Article 2 : le candidat Kaboré Roch Christian Marc est élu président du Faso.

Article 3 : la présente décision sera affichée au greffe du Conseil constitutionnel, notifiée à monsieur Kaboré Roch Christian Marc, aux autres candidats et publiée au Journal officiel du Burkina Faso.

Ainsi délibéré par le Conseil constitutionnel en sa séance du 18 décembre 2020, où siégeaient le président Kassoum Kambou, les membres et le Greffier en chef », a indiqué le président du CC, Kassoum Kambou.

Eddie Komboïgo arrive donc  deuxième avec 15,54% des voix, suivi de Zéphirin Diabré avec 12,46%.

Selon le procès-verbal n° 2020-01/CC/EPF du 16 décembre 2020 portant recensement général des votes de l’élection du président du Faso le 22 novembre 2020, les délégués du CC, au nombre de  227, ont effectué leurs contrôles dans 2 636 bureaux de vote répartis dans les villages et les secteurs des communes des 45 provinces du Burkina. Les rapports de mission des délégués font ressortir des points positifs et des insuffisances sur le déroulement du scrutin présidentiel du 22 novembre 2020. Cependant, le CC note que ces insuffisances relevées ne sont pas de nature à amener l’annulation des résultats des votes.

Le Conseil constitutionnel a procédé à l’annulation des résultats de 200 bureaux de vote sur l’étendue du territoire national pour les motifs suivants : procès-verbaux (PV) des opérations de vote par bureau de vote non parvenus, PV des opérations de vote ne correspondant à aucun bureau de vote figurant sur la carte électorale.

Enfin, le CC a formulé des recommandions à l’endroit du gouvernement, de la CENI, des candidats, partis et formations politiques dans l’objectif de rendre les élections plus régulières, transparentes, et sincères.

« La CENI avait donné Roch Marc Christian Kaboré vainqueur avec 57,87 des suffrages, le CC nous donne 57,74%. Les statistiques sont sensiblement les mêmes. Nos militants sont dans l’allégresse. Mais je pense que c’est l’ensemble du peule burkinabè qui est dans la joie que cette élection se soit déroulée dans la sérénité, la tranquillité et même dans la sécurité », a affirmé Clément Sawadogo, vice-président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), le parti au pouvoir.

Aly Tinto

idp uneCe jour 11 décembre 2020, le Burkina Faso célèbre le 60e  anniversaire de son accession à l’indépendance.   Au niveau national, c’est dans la cité du Paysan noir, Banfora, que se tiennent les festivités de cet évènement dont le thème est : « Cohésion nationale  et engagement patriotique pour un développement durable du Burkina Faso dans un contexte d’insécurité et de COVID-19 ». Conformément à son option d’organiser de façon tournante cette fête de l’indépendance comme c'est le cas sur le plan national, la région du Centre a choisi la commune de Saaba. A cette occasion, 92 personnes de ladite région  qui se sont distinguées par leur dévouement au travail, leur esprit d’innovation et de créativité ainsi que leur attachement à l’intérêt général ont été décorées.

La population de la région du Centre, principalement celle de la commune de Saaba, a brillé par sa présence au lieu choisi pour la fête de l’indépendance. Sibiri de Issa Ouédraogo, gouverneur de cette région, arrivé à 9h, a été accueilli par le commandant de la 3e région militaire, le colonel Moussa Diallo. idp 2Après l’hymne national, ensemble ils ont effectué la revue des troupes. Les festivités pouvaient alors commencer. Le public a d’abord eu droit à une séance de démonstration de kung fu. Puis ce fut le défilé civil à pied. Ce sont des élèves des établissements primaires et secondaires de la commune, les villages de la commune de Saaba, des communes de la région du Centre, des associations de développement qui sont passés tour à tour sous les ovations du public. S’en est suivi le défilé militaire et paramilitaire à pied et motorisé qui a tenu le public en haleine et l'a beaucoup émerveillé.

92 personnes de cette région  qui se sont distinguées par leur dévouement au travail, leur esprit d’innovation et de créativité ainsi que leur attachement à l’intérêt général ont été décorées. Ce sont : 6 dans l’Ordre du mérite des Etalons, 14 dans l’Ordre du mérite burkinabè, 6 dans l’Ordre du mérite spécifique ; 40 médailles d’honneur ont été décernées aux collectivités locales et 26  dans l’Ordre du mérite  du développement rural. Le gouverneur du Centre a félicité ces récipiendaires, dont « l’exemplarité des rendements mérite d‘être suivie, surtout par les plus jeunes pour le développement de la région du Centre et partant de l’ensemble du pays ».

idp 3Désiré Sawadogo, président du Conseil régional du Centre, a reçu la médaille d’honneur des collectivités locales. « Nous sommes fiers d’avoir été choisis parmi tant d’autres. Je remercie vraiment les autorités du Conseil régional d’avoir pensé à nous pour le travail abattu sous ma mandature », a-t-il affirmé.

Cette fête de l’indépendance se déroule dans un contexte d’insécurité et de pandémie de COVID-19. Ainsi, Sibiri de Issa Ouédraogo a interpellé l’opinion nationale sur l’impérieuse nécessité de préserver la cohésion sociale et l’engagement patriotique. « Un pays n’est viable que s’il dispose d’une Nation forte, solidaire et capable de transcender les difficultés et autres obstacles qui se dressent sur son parcours », a-t-il dit.  Il a invité les populations à cultiver quotidiennement les valeurs de paix, de pardon et de cohésion sociale afin de renforcer l’unité nationale pour assurer un développement durable du Burkina Faso.  

Selon M. Ouédraogo, au cours de l’année 2020, la région du Centre a enregistré d’importantes réalisations au profit des populations. On peut citer le cas des routes, des infrastructures sanitaires, des écoles, des forages et des retenues d’eau  qui sont l’œuvre conjointe du gouvernement, des collectivités territoriales, des ONG, des associations, des partenaires au développement, des promoteurs du privé et des personnes de bonne volonté.

Joseph Dipama, maire de Saaba, a dit être satisfait de l’organisation de la fête du 11 décembre 2020 dans sa commune. « Avec le concours de la région du Centre, de la population de la commune de Saaba et de tous ceux qui avaient en charge l’organisation de cet évènement, nous avons pu tenir le pari. Nous en sommes contents », s’est-il réjoui.

La commune de Saaba a passé le flambeau à la commune voisine Koubri qui abritera l’édition 2021.

Aly Tinto

pst uneA l’issue des élections couplées du dimanche 22 novembre 2020,  le président sortant, Roch Marc Christian Kaboré, a été réélu, selon les résultats provisoires, dès le premier tour avec 57,87% des suffrages pendant que son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), se taille la part du lion à l’Assemblée nationale (AN) en remportant 56 sièges sur les 127 en jeu. Radars Info Burkina a pris langue tour à tour avec l'analyste politique Siaka Coulibaly et Parfait Silga, journaliste et analyste politique pour une lecture de la configuration à venir de la classe politique burkinabè. 

Zéphirin Diabré de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), arrivé 2e en 2015, cède cette fois-ci la place à Eddie Komboïgo du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). Aux législatives, le CDP s’est érigé en deuxième force politique en obtenant 20 sièges à l’Assemblée nationale (AN). La grande surprise de ces législatives vient du Nouveau Temps pour la démocratie (NTD) de la majorité présidentielle qui obtient cette fois 13 sièges contre 3 en 2015. Quant à l’UPC, de 33 sièges en 2015, elle passe à 12 à cette 8e législature.

Selon Siaka Coulibaly, à l’écoute des deux interventions de Roch Marc Kaboré, après la proclamation des résultats, aucune option de configuration n’est à exclure. Les Burkinabè comprendront que les enjeux actuels peuvent justifier de passer outre les règles habituelles de configuration politique, afin de mobiliser toutes les compétences disponibles dans le pays.

pst 2« Hormis peut-être le CDP, pour des raisons politiques et du fait de sa position de seconde force politique du pays matérialisée par le rôle de chef de file de l’opposition politique, toutes les autres formations sont en posture possible de collaboration plus ou moins serrée avec le président élu et le MPP. Pour cela, il suffirait d’une base politique qui pourrait être offerte par un dialogue politique minimal ou un dialogue national (souhaité), pour permettre d’aller au-delà des clivages politiques du mandat passé », a-t-il soutenu.

Quant à Parfait Silga, il a souligné que pour l’instant, le MPP n'a pas besoin d'autres partis en dehors de ses partenaires du premier mandat, pour obtenir la majorité à l'AN. Par conséquent, il peut se passer de l'UPC. « Mais selon toute vraisemblance, de nombreux cadres de ce parti ne verraient pas d'un mauvais œil le fait de collaborer avec le MPP. C'est clair que militer 10 ans dans l'opposition est très difficile », a-t-il ajouté.

pst 3Pour rétablir la sécurité et reconquérir les zones grises du territoire afin de permettre le retour des personnes déplacées dans leurs habitats et relancer l’économie rurale, M. Coulibaly a estimé qu’il pourrait y avoir des alliances politiques circonstancielles, si les conditions sont réunies.

Une opposition politique dont Eddie Komboïgo sera le chef de file, ce sera un « tremplin pour lui pour préparer le tournant de 2025 qui s'annonce comme l'élection présidentielle la plus ouverte de l'histoire récente du Burkina Faso », a expliqué Parfait Silga.

Mais selon Siaka Coulibaly, le CDP dirigé par M.  Komboïgo a de nombreuses raisons d’adopter une posture radicale sur beaucoup d’aspects de la gouvernance politique actuelle et de poursuivre sa progression vers le pouvoir. « En même temps, ce parti politique semble ne pas être enclin aux actions musclées malgré tous les coups reçus durant les six dernières années. Le respect des règles républicaines (concertation) devrait être un principe d’une opposition dirigée par le CDP», a-t-il poursuivi.

Pour M. Silga Zéphirin Diabré était plutôt dans le style de l'opposition républicaine. « Ce serait contre-productif pour Eddie Komboïgo d'être plus radical », a-t-il conclu.

Aly Tinto

sct uneLes Burkinabè sont allés aux urnes le dimanche 22 novembre 2020 pour élire et le président du Faso et les députés de la 8e législature. A l’issue de ce double scrutin, c’est le président sortant, Roch Marc Christian Kaboré, qui a été réélu, selon les résultats provisoires, dès le premier tour avec 57,87% des suffrages pendant que son parti, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), se taille la part du lion à l’Assemblée nationale (AN) en remportant 56 sièges sur les 127 en jeu. Radars Info Burkina vous propose une analyse synthèse du verdict de ce double scrutin.  

Ces élections du 22 novembre se sont déroulées dans un contexte d’insécurité qui a impacté le processus aussi bien au moment de l’enrôlement que le jour même du double scrutin. Au départ il y avait 21 154 bureaux de vote. Pour des raisons d’insécurité, 1 318 ne pouvaient ouvrir. Ainsi, 19 836 bureaux de vote étaient prévus le jour du scrutin. Sur ces 19 836 bureaux, 926 n’ont pu ouvrir le jour des élections, donne sécuritaire oblige. Donc des Burkinabè n’ont pas pu voter malgré eux.

Au cours de la campagne électorale, la sécurité était le principal sujet de débat et d’attaques entre le président sortant et ses principaux adversaires comme Zéphirin Diabré de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) et Eddie Komboïgo du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ex-parti au pouvoir.

Au lendemain du scrutin, pendant que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) publiait les premiers résultats de la présidentielle commune par commune, les candidats signataires de l’accord politique de l’opposition se sont réunis au siège du CFOP pour fustiger la « mauvaise organisation des élections » par la CENI. Ils ont, dans la foulée, prévenu qu’ils « n’accepteront pas des résultats entachés d’irrégularités et qui ne reflètent pas la volonté du peuple burkinabé ».

sct 2Le processus de publication des premiers résultats commune par commue de la présidentielle a ainsi connu une suspension le lundi 23 pour reprendre le mardi 24 dans l’après-midi à cause du retrait de 5 commissaires sur les 15 que compte la CENI. 

En ce qui concerne l’observation électorale, la mission conjointe d’observation électorale Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) – Union africaine (UA), 3 jours après le scrutin, a déclaré que les élections se sont déroulées dans un « environnement paisible sans incident majeur, de manière satisfaisante ».

sct 3La cérémonie tant attendue par l’électorat et l’ensemble du peuple burkinabè a eu lieu le jeudi 26 novembre à la salle de conférences de Ouaga 2000. Newton Ahmed Barry, président de la CENI, annonce Kaboré Roch Marc Christian élu, selon les résultats provisoires de la présidentielle, dès le premier tour président du Faso avec 57,87% des suffrages. Eddie Komboïgo arrive 2e avec 15,48% des suffrages. Zéphirin Diabré), lui, se classe 3e avec 12,46% des voix.

« Je serai le président de tous les Burkinabè. Nous allons nous mettre au travail immédiatement. Dieu bénisse le Burkina Faso », tels ont été les premiers mots du vainqueur. Ce même jour dans la soirée, les candidats signataires de l’Accord politique de l’opposition, dans une deuxième déclaration, indiquent  qu’ils prennent acte de la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle et se réservent le droit d'utiliser les voies de recours légales pour traiter les irrégularités relevées au cours du scrutin.

De ces résultats on retient le grand écart entre le président réélu et ses challengers ainsi que l’effectivité du coup K.-O. tant prédit par les leaders et militants du MPP, même si ce parti s’était fixé pour objectif de faire réélire Roch Marc Christian Kaboré dès le 1er tour avec 60% des voix, soit 6 points de plus qu'en 2015. Zéphirin Diabré, arrivé deuxième en 2015, cède cette fois-ci la place à Eddie Komboïgo. Le rêve d’un second tour tant caressé par l’opposition ne s’est pas réalisé.

Zéphirin Diabré et plusieurs autres candidats se sont rendus au siège de campagne du MPP pour féliciter Roch Marc Christian Kaboré. Une démarche républicaine très noble.

C’est le samedi 28 novembre dans la soirée que la CENI a procédé à la publication des résultats provisoires des élections des députés à l'AN. 15 partis ou formations politiques auront des élus à l’hémicycle.  Sur 127 sièges, le MPP se taille la part du lion en remportant 56. Suivent le CDP (20 sièges), le Nouveau Temps pour la démocratie (NTD) du ministre des Transports, Vincent Dabilgou, (13 sièges), l’UPC (12 sièges)…

Avec l'Alliance des partis et formations politiques de la majorité présidentielle (APMP), le parti au pouvoir obtient donc la majorité absolue à l’AN. La grande surprise de ces législatives aura été le NTD (APMP) qui a conquis 13 sièges contre 3 en 2015. L’ex-parti au pouvoir, le CDP, obtient 2 sièges de plus qu’en en 2015.  Quant à l’UPC, de 33 sièges en 2015, elle passe à 12 à cette 8e législature. Ainsi, le CDP devient la 2e force politique en lieu et place de l’UPC.    Cette situation à l’UPC peut s’expliquer par le fait qu’en 2017, une dizaine de députés ont démissionné du groupe parlementaire UPC. De plus, à quelques semaines du début de la campagne électorale, le parti du Lion a encore enregistré des démissions en cascade, dont des figures de proue dudit parti.

Parmi les partis et élus nationaux qui seront absents de l’hémicycle à cette 8e législature on peut citer le Parti de la renaissance nationale (PAREN) de Laurent Bado, Le Faso Autrement d’Ablassé Ouédraogo ainsi que Tahirou Barry, qui siégeait à la 7e législature sous la bannière du PAREN.

Les jours ou les semaines à venir nous dévoileront certainement la reconfiguration de la classe politique burkinabè.

Aly Tinto

pdentielle uneRoch Marc Christian Kaboré a été réélu président du Faso dès le 1er tour avec 57,87% des suffrages, selon les résultats provisoires proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) le jeudi 26 novembre 2020. Eddie Komboïgo, le candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), arrive 2e avec 15, 48% des suffrages. Zéphirin Diabré, candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), est classé 3e avec 12, 46% des voix. Radars Info Burkina a promené son micro dans la capitale burkinabè pour savoir ce que les citoyens pensent de ces résultats du scrutin présidentiel.

Le sexagénaire Mahamadi Congo est en train de prendre son petit déjeuner dans un kiosque. Voici ce qu’il nous a confié : « Le coup K.-O. a été réalisé, Dieu merci. Roch Marc Christian Kaboré avait de l’assurance, même si sur le plan sécuritaire le pays rencontre beaucoup de difficultés. Que ses adversaires acceptent leur défaite et contribuent au développement de la nation. »

Mohamed Ouaro dit ne pas être surpris par la victoire dès le premier tour du candidat Roch Marc Christian Kaboré. En raison de ses réalisations lors de son mandat, la population ne pouvait que lui renouveler sa confiance, foi de M. Ouaro. « Donc il a largement mérité sa victoire au premier tour», ajoute-t-il.

Selon Awa Sawadogo, étudiante à l’université Joseph Ki-Zerbo, Roch Kaboré a mieux battu campagne que ses challengers. En plus, la scission du CDP et les démissions au sein de l’UPC ont porté préjudice à ces partis d’opposition lors de la présidentielle.

pdentielle 2« J’ai voté pour Roch Marc Christian Kaboré. Je lui adresse mes félicitations. Je ne suis pas surpris de ces résultats. Les autres candidats sont des adversaires et non des ennemis. Je souhaite qu’ils se mettent ensemble pour répondre aux besoins de la population », déclare Moussa Bako, étudiant.

Quant à Mohamed Rabo, il dit être très surpris de la victoire de Roch Marc Christian Kaboré. « La gestion du pays ces 5 dernières années par le président sortant a été un échec. Donc je ne peux qu’être étonné de le voir réélu pour un second mandat », affirme-t-il. 

Jules Ouédraogo, jeune étudiant, est dans la déception également, lui qui ne pensait pas que Roch Kaboré remporterait aussi facilement l’élection présidentielle. « Son bilan n’est satisfaisant sur aucun plan, mais comme vous le savez, les Burkinabè ne votent pas pour un candidat sur la base de son programme ou de son bilan. Il y a d’autres considérations qui les motivent », déplore-t-il.  Il ajoute qu’une chose est sûre en tout cas : si Eddie Komboïgo devient chef de file de l’opposition politique, Roch Kaboré aura du pain sur la planche, eu égard à la rivalité qui existe entre les partis des deux hommes.

Alassane Kinda s’attendait à un second tour. « Cette année, il y a trois partis influents qui ont participé à ces élections couplées.  Or, en 2015 les plus influents étaient le MPP et l’UPC et malgré cette situation, Roch Kaboré a remporté les élections avec un pourcentage qui n’atteint pas le taux qu’il a réalisé cette année. En outre, on a noté des irrégularités dans ces élections. Mobiliser autant de ressources pour acheter les voix de ses compatriotes, c’est indécent. On doit se faire élire sur la base de son programme et non sur la base d’autre chose », martèle-t-il.

Selon Ouaba Madiéba, la classe politique actuelle doit être renouvelée. « Parce que, que ce soit Roch Kaboré, Eddie Komboïgo ou Zéphirin Diabré, c’est la même chose en matière de gouvernance », soutient-il.

Aly Tinto

 

 

vict une4 jours après la tenue des élections couplées du 22 novembre, Newton Ahmed Barry, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a procédé à la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle. Le président sortant, Roch Marc Christian Kaboré, a été réélu dès le 1er tour avec 57,87 des voix. « Je serai le président de tous les Burkinabè. Nous allons nous mettre au travail immédiatement », a annoncé le vainqueur quelque temps après la proclamation. 

La cérémonie tant attendue par l’électorat et l’ensemble du peuple burkinabè a eu lieu ce jeudi 26 novembre à la salle de conférences de Ouaga 2000 vers 13h.

Avant l’arrivée du président de la CENI et de ses commissaires dans la salle, on notait la présence de Simon Compaoré, président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), représentant Roch Marc Christian Kaboré, l’unique candidate à la présidentielle, Yéli Monique Kam, un représentant du candidat Ambroise Farama, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Siméon Sawadogo, etc.

Selon Newton Ahmed Barry, au départ il y avait 21 154 bureaux de vote. Pour des raisons d’insécurité, 1318 ne pouvaient ouvrir. Ainsi, 19 836 bureaux de vote étaient prévus le jour du scrutin. Sur ces 19 836 bureaux, 926 n’ont pu ouvrir le jour des élections, donne sécuritaire oblige.

vict 2Le nombre total de volants à l’élection du 22 novembre est de 2 993 288.  On enregistre 133 496 bulletins nuls, soit 4,46%. Le total des suffrages exprimés est de 2 859 784. Le taux de participation, lui, est de 50,79%.

Voix obtenues par candidat

Sessouma Kiemdoro Pascal obtient 20 158 voix, soit 0,70%. Komboïgo Eddie obtient 442 742 voix, soit 15, 48%. Famara Ambroise obtient 25 783 voix, soit 0,90%. Ouédraogo Ablassé obtient 51 575 voix, soit 1,80%. Ouédraogo Kadré Désiré obtient 95 977 voix, soit 3, 36%. Zida Yacouba Isaac obtient 43 403 voix, soit 1,52%. Diabré Zéphirin obtient 356 388 voix, soit 12, 46%. Ouédraogo Gilbert Noël obtient 44 347 voix, soit 1,55%. Kaboré Roch Marc Christian obtient 1 654 982 voix, soit 57,87%. Soma Abdoulaye obtient 40 217 voix, soit 1,41 %. Kam Yéli Monique obtient 15 124 voix, soit 0,53%. Barry Tahirou obtient 62 639 voix, soit 2,19%. Et Tassembedo Claude Aimé obtient 6 449 voix, soit 0,23%.

« Après cette proclamation, Monsieur Kaboré Roch Marc Christian, avec 57,87% des suffrages, est déclaré élu provisoirement dès le premier tour comme président du Faso», a déclaré Newton Ahmed Barry, sous les applaudissements des militants du MPP.

vict 3Eddie Komboïgo, le candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), arrive 2e avec 15, 48% des suffrages. Zéphirin Diabré candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) est classé 3e avec 12, 46%. Kadré Désiré Ouédraogo d’Agir-Ensemble occupe la 4e place avec 3,36% des suffrages. Tahirou Barry du Mouvement pour le changement et la renaissance (MCR) arrive cinquième avec 2, 19% des suffrages.

« Des Burkinabè m’ont donné leurs voix. J’ai eu un score, cela veut dire que des Burkinabè m’ont fait confiance et je les en remercie », a indiqué Yéli Monique Kam.

Cyprien Nanéma, représentant le candidat Me Ambroise Farama, a félicité le vainqueur non sans dire que son candidat était celui du changement, de la rupture. « Malheureusement nous constatons qu’il y en encore des difficultés tant au niveau des gouvernants que des populations. Au niveau des gouvernants nous n’avons pas constaté de rupture et quant aux populations le changement de mentalité que nous attendons tant n’est pas encore au rendez-vous », a-t-il soutenu.

Quant à Me Halidou Ouédraogo, président de la   Convention des organisations de la société civile pour l'observation domestique des élections (CODEL), il a salué les citoyens burkinabè qui se sont mobilisés dans un contexte très difficile marqué par l’insécurité et la COVID-19 pour aller accomplir leur devoir de citoyen. Il a également souhaité que les acteurs politiques se parlent, discutent afin de consolider la démocratie et de promouvoir le développement. 

Suite à la proclamation des résultats, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) a fait une déclaration au siège dudit parti. « C'est avec humilité et émotion que j'accueille les résultats annoncés ce jeudi par la CENI qui me donnent vainqueur de la présidentielle », a-t-il déclaré avant de conclure : « Je serai le président de tous les Burkinabè. Nous allons nous mettre au travail immédiatement. Dieu bénisse le Burkina Faso ».

A 16h, les journalistes avaient rendez-vous avec les candidats signataires de l’Accord politique de l’opposition qui avaient, dans une déclaration, annoncé qu’ils n’accepteraient pas des résultats entachés d’irrégularités. Dans cette deuxième déclaration, ils ont indiqué  qu’ils prennent acte de la proclamation des résultats provisoires de la présidentielle et se réservent le droit d'utiliser les voies de recours légales pour traiter les irrégularités relevées au cours du scrutin.

Aly Tinto

 

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