Des individus s’adonnent aux pratiques de faux et usage de faux en titres de transport et plaques d’immatriculation. En 2021, plus de 1000 engins à deux et trois roues et plus de cent (100) véhicules à quatre (04) roues ont été mis en circulation sur le territoire national sur la base de faux documents. En avril 2018, plus de 230 cartes grises, 155 certificats de mise en circulation, 210 plaques minéralogiques et 95 dossiers frauduleux devant servir à établir des cartes grises et des plaques d’immatriculations ont été saisis, etc. Pour lutter contre cette fraude documentaire et la falsification des plaques d'immatriculation, le ministère des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière a procédé au lancement d'un site d'authentification des immatriculations provisoires et permanentes, www.dgttmverif.bf, ce jeudi 21 mars 2024 à Ouagadougou.
Cette plateforme a pour objectif de permettre à chaque usager de vérifier la validité de sa plaque d'immatriculation ou de son immatriculation provisoire. Ce système devrait permettre d’assainir le secteur des transports en mettant un coup d'arrêt aux tentatives de fraude en matière de plaques d'immatriculation.
Selon le ministre des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Anûuyirtole Roland SOMDA, "s’il est vrai que les forces de défense et de sécurité gagnent du terrain sur l'ennemi (les terroristes), malheureusement, nous constatons des pratiques dans nos cités, qui pourraient être qualifiées de terrorisme".
Ce n'est pas exagéré en ce sens que certains s'adonnent à des pratiques de faux, usage de faux en matière de documents de titres de transport, dit-il.
Ainsi, "ces mauvaises pratiques doivent prendre fin". D'où la mise en place de ce "dispositif accessible, sûr et efficace pour la vérification des cartes grises et des plaques d’immatriculations provisoires et définitives".
La commande, la vente et la pose des plaques doivent suivre un processus rigoureux, consigné dans un cahier des charges, dont les termes sont précisés par l’arrêté conjoint n° 2017-0091/MTMUSR/MINEFID du 08 juin 2017, a-t-il rappelé.
De sa conviction, " ce site web sera un outil puissant, pour donner à chaque citoyen les outils de vérification de l’authenticité de sa plaque d’immatriculation, définitive ou provisoire".
Par ailleurs, il a souhaité qu'au plus tard le lundi 25 mars prochain, les spots publicitaires puissent commencer à être diffusés en plusieurs langues pour toucher le maximum de personnes qui sont innocemment victimes de cette arnaque.
Pour le Directeur général des transports terrestres et maritimes (DGTTM), le Colonel Kanou COULIBALY, ces fraudes mettent à mal le système d'immatriculation, la sécurité nationale en général et la sécurité routière en particulier.
Pour être promoteur de lendemains meilleurs, il faut être sain. Et dgttmverif.bf devrait "contribuer amplement à assainir le sous-secteur du transport routier, en donnant un coup d'arrêt aux tentatives de fraude des plaques d'immatriculation", a-t-il soutenu.
Comment marche le processus de commande et de pose des plaques ?
À en croire le directeur général de la DGTTM, dans le cadre de la mise en œuvre du projet de modernisation et de sécurisation des titres de transport, l'État a concédé à la société Supernet Technologie Holding (STH) le volet sécurisation des plaques.
"Quand un concessionnaire de plaques obtient son agrément du ministre chargé des Transports, il se fait enregistrer à la société STH qui lui crée un compte sur la plateforme dédiée. Ce compte contient les informations du promoteur et celles de son ou ses fournisseur(s) de plaques. Avec le compte STH, le concessionnaire de plaques peut faire la commande de plaques, la commande d'hologramme et la pose Informatique", a-t-il expliqué.
Les citoyens sont invités à explorer le site web, à faire part de leurs commentaires et suggestions.
Plusieurs pays de l'Afrique de l'Ouest subissent une forte perturbation de l'internet depuis quelques jours dont le Burkina Faso. Internet étant un élément indispensable dans ce monde du numérique, cette situation n'est pas sans conséquences. Plusieurs domaines d'activités sont affectés dont le e-commerce. Radars Info Burkina a échangé avec certains webmarketeurs qui relèvent un rendement peu reluisant.
Moussa Yaro, responsable du restaurant Garba chez Mousco (spécialisé dans la vente d'attiéké et de poisson thon), confie se servir de l'internet dans sa stratégie marketing et communication.
Il "représente 80% de ma stratégie marketing et communication", donc cette perturbation a "lourdement impacté mon activité en baissant la rentabilité", a-t-il notifié.
"D’environ 150 plats vendus par jour, on est passé à 50-70 plats, soit une baisse d'environ 2/3 des commandes ", nous informe-t-il.
La stratégie marketing étant essentiellement basée sur le digital, Sieur Yaro a décidé d'échanger avec quelques clients par appel téléphonique pour leur assurer que le restaurant reste ouvert et disponible en dépit de la crise.
Compaoré/Ouattara Edwige Leuticia Isis, promotrice de la boutique Isis Shop (vente d'articles homme et femme) et du savon corporel Bain de pluie, elle, affirme que la perturbation de l'internet n'a pas été sans inconvénients sur ses activités, surtout qu'elles se mènent avec la connexion.
"D'abord je dirai que cette défaillance nous a déconnectés de nos clients. Nos ventes ont baissé de plus de 80%. En moyenne on vendait 12 articles par jour mais depuis le vendredi 15 mars 2024, le samedi 16 et le lundi 17, la baisse a été brusque. On vend à peine 3 ou 4 articles par jour.
Ensuite, nous avons essuyé des pertes financières sur les publicités qui tournaient déjà. Arrêter une publicité qui a atteint son sommet n'est pas conseillé. D’ailleurs, comment le faire si on n'a pas de connexion Internet ? De plus nous avons constaté une régression de la portée de notre page après ces jours d'inactivité", a-t-elle déploré.
Elle entend se tourner vers d'autres alternatives, notamment les communiqués à la radio et/ou télé, les prospects directement avec les potentiels clients, pour poursuivre son activité.
Selon Mme Ouédraogo, responsable de "Dame karité naturel+", la forte perturbation de l'internet a un impact majeur sur son activité qui consiste en la commercialisation des beurres, huiles et poudres naturels pour les soins corporels et les cheveux tels que le beurre de karité, cacao, mangue.
Selon ses dires, l'internet est un outil indispensable pour " promouvoir efficacement" ses produits et services en ligne. De ce fait, "la baisse de la connectivité rend plus difficile la diffusion de mes publications, le délai de réponse de mes clients est rallongé, et du coup, la vente est limitée", a-t-elle indiqué.
Mais pour assurer la continuité de son activité, elle confie avoir d'autres alternatives, notamment la communication à travers les appels téléphoniques et les SMS, afin de rester en contact avec ses clients, en attendant le rétablissement complet de l'internet.
Yacouba Barro, vice-président de la Fédération nationale des acteurs du transport routier (FNAT), a été porté, à l’unanimité, à la tête de la Faîtière unique des transporteurs routiers du Burkina (FUTRB), le samedi 9 mars 2024, pour un mandat de quatre ans. Dans cette interview accordée à Radarsburkina.net, M. Barro s’exprime sur les défis à relever et les perspectives au cours de son quadriennat à la tête de la FUTRB. Mais avant, il revient sur les raisons ayant présidé à la création de la faîtière en 2020, ainsi que sur les acquis engrangés après quatre années d'existence.
Radars Info Burkina : Qu'est-ce qui a motivé la création de la FUTRB ?
Yacouba Barro : Le transport, d'une manière générale, évolue dans l'informel. Il fallait donc qu'on l'organise, sinon il risque de disparaître. Et ce serait un éternel recommencement, ce qui ne serait pas une bonne chose. C'est pourquoi l'idée de la faîtière est née en 2015. Quand bien même ce ne serait pas une structure étatique, l'idée de sa création émane de l'État en vue d'un bon fonctionnement du secteur des transports, et cela, dans l'intérêt de la nation. Après l'insurrection populaire de 2014, le gouvernement de transition, particulièrement notre ministère de tutelle, a convoqué une rencontre en 2015 avec les transporteurs et nous avons, à l'époque, exposé nos difficultés. Après un temps de réflexion, c'est finalement en 2020 que le gouvernement d'alors a décidé de la création de la faîtière.
Radars Info Burkina : Vous avez été le premier vice-président au cours du mandat passé. En termes d'acquis, que peut-on retenir ?
Yacouba Barro : J'étais le vice-président chargé des activités et de la cohésion entre les membres. Tout début est difficile, mais bien que la structure soit jeune, les résultats ne sont pas mauvais. La priorité était de rendre professionnelle l'activité de transport en instituant une réglementation. Nous avons pu mettre en place des bureaux dans toutes les treize régions du Burkina. Des représentants ont également été placés dans les quatre ports où nous travaillons, à savoir Lomé, Cotonou, Tema et Abidjan. En termes d’acquis également, la banque des transporteurs a été renouvelée grâce à une prime à la casse. L’engagement de tous les transporteurs a permis jusque-là d'assurer le ravitaillement efficace de notre pays malgré le contexte d'insécurité. Nous allons davantage travailler à la maturation de la faîtière et à la rendre plus forte.
Radars Info Burkina : En tant que premier responsable de cette faîtière, quels sont, d’après vous, les défis à relever par celle-ci pour atteindre cette maturation ?
Yacouba Barro : Ce n'est pas un hasard si l'idée de création de la faîtière a émané des premiers responsables du pays ; c'est eu égard aux difficultés auxquelles le secteur des transports est en proie. Selon moi, jusque-là on travaille de façon désordonnée, donc on doit veiller à mettre de l'ordre dans notre secteur. C'est cela qui permettra de se développer. Mon souhait est que d'ici la fin de mon mandat, tous les transporteurs qui n’ont qu’un camion puissent en avoir plusieurs et que ceux qui en possèdent déjà beaucoup arrivent aussi à accroître leur parc. Or, cela n’est pas possible sans le travail bien fait. Nous sommes des transporteurs, mais on rend service à la nation. C'est le service bien rendu qui porte des fruits. Tout mon travail sera orienté vers cela. Je veux qu'on travaille de façon professionnelle dans ce secteur.
Radars Info Burkina : Quelles sont les perspectives pour votre faîtière ?
Yacouba Barro : Nous allons continuer à solliciter l'accompagnement de la presse pour sensibiliser nos membres à tous les niveaux, parce que c'est une activité à risques permanents que nous exerçons. Nous allons les sensibiliser pour minimiser ces risques. Si tout marche bien, on est tous gagnants.
Radars Info Burkina : En quoi consistent ces risques ?
Yacouba Barro : Dans le secteur des transports, le risque est à tous les niveaux. Quand un chauffeur démarre avec son camion pour un trajet, il ne sait pas s'il arrivera à bon port : il y a le risque de pannes, d'accidents (certains accidents sont dus à des erreurs humaines), etc. Pour minimiser le plus possible tous ces risques, l'attention et la vigilance des chauffeurs sont primordiales. En plus, de nos jours, vu le contexte d'insécurité, les transporteurs sont exposés. Tous les jours, nos membres se sacrifient pour pouvoir ravitailler les populations sur l'ensemble du territoire, y compris celles des zones dites rouges. Ils travaillent nuit et jour comme des soldats, même s’ils n'ont pas d'armes pour se défendre. Il faut qu'ensemble, nous priions pour que la paix revienne dans notre pays.
Les véhicules électriques sont de plus en plus utilisés par certains Burkinabè. Au cours de son séjour à Tenkodogo, dans le cadre du 8-Mars, le chef de l'État, le capitaine Ibrahim Traoré, a annoncé la création d'une entreprise de production de véhicules électriques. Ainsi, tous les véhicules du gouvernement seront remplacés par ces types de véhicules pour permettre d’économiser le carburant. Quels sont les avantages et les inconvénients d'un véhicule électrique au Burkina ? Des acteurs du domaine de l'automobile se prononcent sur le sujet.
Pour Youssouf Moudassir, directeur de Steamotors BF, garage et centre de formation qui travaille sur les véhicules électriques, « un véhicule électrique fonctionne à 100% à base du courant électrique. Composé d'un moteur à bobine, de batterie et de capteurs pour jauger la vitesse, il est rechargé à l'aide du courant électrique consommé par les ménages. Il a une batterie à haute tension et celle-ci varie en fonction des marques de véhicules ».
Sur la question de l'autonomie d'un véhicule chargé à 100%, M. Moudassir explique que l'autonomie est déjà connue à la fabrication après des tests ainsi que la distance que le véhicule peut parcourir.
Selon Ali Ouédraogo, président-directeur général du garage Sao auto-services, il n'y a pas de distance précise pour l'autonomie de ces types de véhicules. Tout dépend du poids, du modèle et de la distance à parcourir.
"Si un véhicule électrique doit rouler avec la climatisation, il consommera inévitablement plus d'énergie qu'un même type de véhicule qui roule sans la climatisation. S'il y a peu de passagers, le véhicule va consommer moins d'énergie, mais la consommation va augmenter si le nombre de passagers augmente, ou quand il y a des bagages ou encore s'il y a beaucoup de vent au cours du déplacement", a-t-il déclaré.
Avantages d'un véhicule électrique au Burkina
Youssouf Moudassir affirme que ce que tous les consommateurs de l'automobile ainsi que les adeptes et les passionnés doivent savoir, c'est qu'avec le véhicule électrique, on ne change pas d'huile et il n'y a pas de maintenance à faire comme les maintenances traditionnelles qu'on connaît avec les véhicules à moteur thermique.
En plus, la voiture électrique participe à la nécessaire transition écologique. En effet, à en croire le directeur de Steamotors BF, "avec le réchauffement climatique, les véhicules électriques pourront être une solution pour diminuer l'émission du CO2. Ces véhicules électriques ne polluent pas (0% de CO2), alors qu'un véhicule à essence émet environ 888000 g de CO2 par litre. Si vous multipliez ça par mois avec le nombre de véhicules qui circulent, imaginez la quantité de CO2 libérée dans l'environnement dans l’année !"
« Notre planète est en train d’être détruite. Peut-être qu'on ne s'en rend pas compte, mais d'ici 15 à 25 ans, la situation sera grave. Il y a tellement de sécheresses et les effets du réchauffement climatique sont tellement importants que l'Afrique aussi doit mettre la main à la pâte. Grâce aux véhicules électriques, qui fonctionnent avec des énergies dites propres, on pourra avoir une planète plus saine pour les générations à venir », a-t-il affirmé.
Inconvénients et suggestions
Youssouf Moudassir, citant des experts, souligne que les véhicules électriques ne pourront pas remplacer les véhicules à moteur thermique (véhicules à essence/ diesel) parce que les matières premières telles que la bauxite, le cobalt, servant à la fabrication les batteries de ses véhicules ne sont pas disponibles en quantité suffisante.
L'autre inconvénient également, selon lui, c'est la disponibilité des pièces de rechange lors des réparations en cas de panne.
Excepté ces aspects, le véhicule électrique est une solution à la détérioration du climat, a-t-il soutenu.
C'est pour cela qu’il dit saluer l’initiative des premières autorités visant à produire des véhicules électriques et qu’il les exhorte ainsi que l'opinion publique à s'intéresser à cette technologie.
À cet effet, le gouvernement pourrait faire le choix. "On peut avoir des véhicules qui fonctionnent à base de panneaux solaires pour la recharge des batteries. Les véhicules électriques les plus répandus dans le monde sont ceux qui se chargent à l'énergie électrique", a-t-il fait savoir.
Pour Ali Ouédraogo, "le véhicule électrique serait coûteux pour le Burkina parce qu'on ne produit pas d'électricité. Ainsi, le P-DG du garage Sao auto-services suggère qu'en lieu et place du véhicule électrique, le Burkina promeuve l’utilisation du véhicule solaire. " On a beaucoup de soleil. Donc je préfère qu'on utilise des véhicules hybrides solaires, au lieu de véhicules 100% électriques, pour que lorsqu'il n'y aura pas d'énergie dans les batteries, le moteur thermique puisse fonctionner".
À noter que Steamotors BF est une entreprise américaine basée au Burkina dans le cadre de la formation des jeunes aux nouvelles technologies liées aux véhicules électriques et hybrides, à tout ce qui se rapporte à l'informatique automobile.
Quant au garage Sao auto-services, il est spécialisé dans le diagnostic, le dépannage, la vente des pièces détachées, le tuning et la mécanique.
Le secrétaire général du ministère de l’Urbanisme, des Affaires foncières et de l’Habitat, Delwendé Maxime Tiendrebeogo, a lancé ce mardi 12 mars 2024 à Ouagadougou, une plateforme numérique de collecte de données sur les parcelles et les logements acquis auprès des ex-promoteurs immobiliers privés. L’objectif de cette opération est de faire un audit du passif immobilier de la promotion immobilière privée de 2008 à nos jours afin d'avoir un point exact de ce qui a été fait comme aménagement.
Selon le secrétaire général, c'est après avoir recueilli des informations auprès de l'administration publique et auprès des promoteurs immobiliers, ainsi que des coopératives d'habitat, que le comité interministériel regroupant les acteurs de gestion du foncier urbain du ministère de l’Urbanisme, celui de l’Economie et celui en charge de l’Administration territoriale a décidé de récolter les informations auprès des bénéficiaires des biens immobiliers, d'où la nécessité de la mise en place de cette plateforme.
De ses dires, elle "permettra à terme de faire une contradiction et s'ensuivra une audition des promoteurs immobiliers en vue d'avoir la situation réelle sur le terrain".
Aussi, à l'issue de la collecte, "les données ou débats contradictoires que nous aurons, vont nous permettre de juger de la fiabilité des informations fournies par l'une ou l'autre des parties. Ce qui va nous permettre d’avoir les meilleures statistiques possibles pour éclairer l’autorité pour les décisions à prendre ", a-t-il indiqué.
La plateforme numérique concerne toute personne ayant acquis une parcelle ou un logement avec un promoteur immobilier précédemment agréé ou une coopérative d’habitat.
A partir de ce jour 12 mars 2024, jusqu’au vendredi 22 mars 2024, à 24 heures 00 minute, les acquéreurs sont invités à fournir toutes informations relatives à l’acquisition de leurs parcelles ou logements sur la plateforme en se connectant sur le lien suivant : www.passif-immobilier.bf.
Il leur est demandé d'apporter des informations relatives aux documents de la parcelle ou du logement, à la superficie, au coût de la parcelle ou du logement, au nom de la société de promotion immobilière ou de la coopérative d'habitat, à l'état de viabilisation du site, notamment l'ouverture et le rechargement des voies d'accès, l'adduction en eau potable, en électricité, l'éclairage public.
Une préoccupation a été soulevée sur le délai d'inscription des acquéreurs, qui semble être très court. À cet effet, M. Tiendrebeogo a notifié que des dispositions techniques ont été prises. "Nous avions travaillé à ce que 2000 acquéreurs puissent simultanément être connectés pour renseigner", a-t-il dit.
Selon lui, à ce jour, un millier de personnes sont déjà inscrites sur la plateforme.
Aussi, une cellule d'assistance en ligne a été mise en place pour accompagner les acquéreurs qui auront des difficultés à renseigner la plateforme dont les numéros sont entre autres : 78756757, 50555378, 86875726, a-t-il ajouté.
De ce fait, tous les acquéreurs sont invités au respect de ce délai, pour ne pas être exclus du traitement futur, a insisté le secrétaire général du ministère des Affaires foncières.
Par ailleurs, depuis l'entrée en vigueur de la loi portant promotion immobilière en juin 2023, tous les agréments des promoteurs immobiliers sont devenus caduques, a souligné le représentant du ministère des Affaires foncières.
Ainsi, "pour exercer officiellement une activité de promotion immobilière, il faut faire une nouvelle demande. À partir d'aujourd'hui, toute personne désirant exercer l'activité peut déposer sa demande auprès du ministère pour traitement", a-t-il annoncé.
Pour construire une maison, nombreux sont les experts qui apportent leur grain de sel dans la mise en place de l’édifice dont le plombier. Il joue un rôle crucial dans l’installation de la robinetterie, des appareils sanitaires et de chauffage d’un bâtiment. Ce 11 mars 2024, est célébrée la journée mondiale de la plomberie. A cette occasion Radars Info Burkina a échangé avec certains professionnels du domaine sur les tâches de plombiers. Des consommateurs ont également donné leurs appréciations sur les travaux réalisés par des plombiers dans leur résidence.
Le plombier, encore appelé chauffagiste, monteur en installations sanitaires, monteur en équipements thermiques ou monteur en ventilations, installe tout ce qui se rapporte à l'alimentation en eau, à son utilisation, à son évacuation (équipements, robinetterie...), nous dit Alain Nana, qui pratique ce métier depuis 14 ans. A l’en croire, comme dans tout métier, les difficultés ne manquent pas. « Il y a des pannes auxquelles nous sommes parfois confrontés, liées aux évacuations bouchées et aux fuites d’eau. Elles sont causées soit par la pose incorrecte des tuyaux, la corrosion de ces derniers, soit une pression d’eau excessive ou des joints usés », a-t-il confié.
De ses explications, il ressort aussi que dans ce contexte de vie chère où le matériel est coûteux, il est difficile parfois de s’accorder avec le client. « Souvent tu fais ton devis, il peut dire que c’est trop cher alors que c’est du matériel de qualité que tu proposes. Dans ce cas, tu ne peux que reprendre le devis en proposant du matériel qui coûte moins cher. Après l’installation, des problèmes surviennent et il vient t’accuser encore d’avoir fait un mauvais travail », a-t-il expliqué.
Tout compte fait, « même si certains font mal le travail, ce qui ternit d’ailleurs notre image, la plomberie reste un noble métier à respecter », a-t-il lancé.
Son collaborateur, Aristide, lui, s’est prononcé sur les outils nécessaires pour réaliser un bon travail de plomberie. Selon lui, un plombier professionnel doit avoir en sa possession plusieurs outils indispensables, selon le type de chantier et les travaux à effectuer. Il s’agit de la cisaille qui a pour rôle de découper avec précision les grandes surfaces. Le pistolet à mastic utilisé lors des installations sanitaires, permet de réaliser les joints en silicone. A cela s’ajoute la scie à trépan, qui, agencée à une perceuse, permet d’obtenir des trous de précision. Par ailleurs, le kit déboucheur de canalisations constitué d’un tuyau et d’un jet d’eau à haute pression, désengorge les conduites et simplifie le travail du plombier.
Comment les travaux des plombiers sont appréciés des consommateurs ? Les avis diffèrent d’un consommateur à l’autre, chacun en fonction de son expérience.
Pour Yannick Bationo, certains sont des bricoleurs, mais parfois ils arrivent à mieux faire le travail que les professionnels. « J’ai déjà fait recours à un plombier pour régler un problème de fuite d’eau d’un robinet externe, il y a de cela plus d’une année. Il a pu gérer sans soucis, et ce qui m'a étonné c'est qu'il n'a pas fait une école de formation professionnelle. Mais le travail était satisfaisant et jusqu’à présent je n’ai pas de problème », a-t-il confié.
Cependant, ce n’est pas le cas, chez Issouf Tapsoba qui relève une mauvaise foi de ces plombiers. « S’il y a des tuyaux qui passent sous les carreaux, tu risques de venir tout casser pour reprendre parce qu’il y a trop de fuites d’eau après la carrosserie. Il y a des plombiers qui sont très mauvais. J’ai été contraint de faire reprendre les installations de mes toilettes. Donc les carreaux ont été cassés ce qui revient à une double dépense ! Ce n’est pas sérieux de leur part », a déploré M. Tapsoba.
Face à la modernisation, la plomberie reste indispensable dans la construction des bâtiments. De ce fait, les professionnels de ce domaine sont invités à plus de professionnalisme et de responsabilité. Les consommateurs pourraient aussi faire preuve d’indulgence et de compréhension dans certaines circonstances.
Disponible depuis juillet 2023 et officiellement lancé au mois de décembre de la même année, la Lonabet, le tout premier site de paris sportifs burkinabè de la Loterie nationale burkinabè (LONAB) au profit des "amoureux" du football, semble ne pas encore occuper une place de choix dans les habitudes des amoureux de ce jeu de hasard. Certains d’entre eux disent être, pour le moment, méfiants. D’autres par contre, qui ont fait l’expérience de ladite plateforme, nous ont fait la confidence de quelques difficultés qu’ils qualifient de « limites ».
Les paris sportifs sur la plateforme Lonabet paraissent ne pas réjouir certains amateurs qui s'y sont essayés. « Personnellement, j'ai créé un compte avec l'application Lonabet. J'ai parié quelques fois seulement et je n'ai pas gagné ma mise. Le problème avec cette plateforme, c'est que lorsque tu échoues, le coupon disparaît. Ça ne s'affiche pas. Tu n’as plus la possibilité de voir ça. Pourtant quand tu échoues, tu dois en principe pouvoir vérifier le match qui t’a fait perdre », a confié L.P. Ainsi, il estime qu’il y a des paramètres qui manquent chez ce bookmaker, notamment ceux où s’affichent les résultats, comparativement aux autres plateformes comme le 1xbet, Betwinner, Melbet. De ses explications, on retient que « lorsque tu fais des coupons, tu peux parier sur plusieurs matchs parmi lesquels un seul peut te faire perdre. Dès que tu perds ta mise, avec 1xbet, par exemple, tout s’affiche : les matchs gagnés tout comme celui perdu ».
Cependant, « sur Lonabet, j’ai remarqué que le coupon disparaît. Pour savoir que tu as perdu, il faut te rappeler les différents matchs sur lesquels tu avais parié pour ensuite chercher à vérifier les résultats, alors que si tu avais beaucoup de coupons dans ton compte, il te serait difficile de te rappeler. Je ne sais pas s’il y a un manque de serveur pour enregistrer les données, mais c’est moins bon », a-t-il déploré.
« L'application est nulle. Je n’arrive pas à faire un simple retrait de 1000 F depuis longtemps. Donc imaginez s’il s’agissait d’une somme de 500 000 ou 1000 000 F », a martelé sans langue de bois Y.S., qui dit d’ailleurs être à deux doigts de tirer un trait sur la plateforme Lonabet.
De plus, au dire d’autres parieurs, les retraits via les mobiles money sont quasi impossibles. « J’ai l'impression que ça ne marche pas », dira N.B. Et son ami de renchérir : « Ça ne marche pas ; je veux retirer mon argent depuis environ trois semaines, mais impossible de le faire. Ce n’est pas sérieux ».
G.S. est de ceux qui se méfient de tenter leur chance sur cette plateforme. « Je n’ai pas confiance, donc je ne me donne même pas la peine d’y parier », affirme-t-il tout en relevant qu’il est pour le « consommons local ».
Certains de nos interlocuteurs estiment par ailleurs que la LONAB devrait revoir sa plateforme Lonabet pour en faciliter et accroître l’accès, car pour le moment « elle ne peut pas être utilisée au-delà du Burkina Faso, contrairement aux autres plateformes du genre ».
Ayant contacté la structure susmentionnée dans un souci de traitement équilibré de l’information, jusqu’au moment où nous couchions ces lignes, nous n’avions pas eu de suite à notre requête.
Le gouvernement burkinabè de transition a décidé, lors du Conseil des ministres du mercredi 6 mars 2024, de consacrer le 15 mai de chaque année journée nationale des traditions et des coutumes. Objectifs : réaffirmer la laïcité de l’Etat, renforcer l’équité dans le traitement des expressions religieuses et offrir aux adeptes de la religion traditionnelle un cadre de promotion des valeurs et des pratiques ancestrales. Cette décision semble la bienvenue pour nombre de Burkinabè, qui estiment que c’est l’affirmation de notre identité réelle, une autre manière de combattre l’impérialisme.
Pour Lianhoué Imhotep Bayala, coordinateur national du cadre « Deux heures pour nous, deux heures pour Kamita », doctorant en étude culturelle africaine, cette décision est un acte historique et courageux. « C'est un acte de justice rendu à soi-même, à notre mémoire immatérielle collective parce que c'était complètement incompréhensible que nous nous soyons permis ce qui ne l'est pas pendant plus de cent (100) ans : le mépris de nous-mêmes, de nos us et coutumes », dit-il.
Pour lui, le fait que le président Ibrahim Traoré et ses hommes, faisant montre d’une clairvoyance politique, aient enfin compris « la nécessité de reconnaître en nous-mêmes, en notre histoire et en notre mémoire collective la dignité d'être consacrés, respectés, honorés et valorisés est un pas vers la souveraineté. C'est une importante victoire sur notre échec à mettre en avant nos us et coutumes ».
Selon lui, on ne peut pas proclamer une souveraineté creuse, parce qu’il faut qu'elle marche sur un contenu avéré. Il faut qu’elle fonctionne « sur des attitudes qui nous remettent au centre de nous-mêmes et que nous cessions d'être cette périphérie sur laquelle on jetait toutes les railleries publiques, sur laquelle toutes campagnes de dénigrement des courants religieux coloniaux se sont projetées de façon humiliante pendant toute une série d'années », soutient-il.
A en croire Lianhoué Imhotep, cet acte « solennel et historique » doit être marqué à la hauteur de ce qui lui a été consacré. C’est pourquoi, pour réussir la célébration de cette journée, il faut faire en sorte qu'elle soit célébrée sur tout le territoire national et que les acteurs de premier plan soient mis en avant.
« Il faut confier cette promotion aux gardiens de nos traditions, notamment aux chefs de terre qui sont des officiers de la religion africaine, des us et des coutumes. Le 15 mai de chaque année, il faut qu'il y ait une cérémonie dans chaque village pour honorer, prier nos ancêtres et leur adresser nos bons vœux afin qu'ils veillent sur la communauté. Que le poulet ou le mouton ou encore le bœuf qui sera sacrifié aux ancêtres le 15 mai, comme le bélier qui est égorgé pour la Tabaski, soit une occasion de prière, de rencontre et de convivialité. Même si c'est avec des plumes de poulet ou un œuf de poulet, il faudrait qu’une telle journée soit une réalité dans chacun de nos hameaux de culte », a-t-il suggéré.
Par ailleurs, il estime que cette journée serait l'occasion d'inviter les croyants des autres religions « à venir enlever l'habit des préjugés qu'ils ont sur les religions traditionnelles, à venir découvrir que ce sont des religions d'amour, de partage, de paix. Il n'y a rien de plus beau que d'être adepte de cette croyance qui est d'ailleurs la première croyance universelle au monde ».
Jean-Baptiste K. Badiel, citoyen burkinabè, par ailleurs président exécutif national de l’Association TRIGONE Burkina Faso (association engagée, entre autres, dans la promotion de la culture, de la cohésion sociale), lui, affirme qu’une « journée consacrée à nos coutumes et à nos traditions est une affirmation de notre existence africaine ».
« Nul ne peut renier sa propre culture sans se détruire soi-même, sans détruire son âme. Nous devons conserver nos valeurs, notre culture, notre identité africaine malgré notre diversité », déclare-t-il.
Le Burkina Faso va encore accueillir le programme Red card (Carton rouge) à l’occasion de la 29e édition du FESPACO, au grand bonheur des cinéastes amateurs. Organisé en collaboration avec l’agence GCOM, le programme Red card récompense les cinéastes sur le thème « Carton rouge contre la violence et la discrimination à l’endroit des femmes et des jeunes filles ».
Le directeur de l’agence Plan B, le producteur de cinéma Rashid Bahati, est présent à Ouagadougou pour entamer les préparatifs du prochain programme Red card. « Nous avons été à la fois très étonnés et émerveillés par le succès qu’a eu le programme lors de la dernière édition du FESPACO. Nous nous sommes donc dit que sans plus tarder, nous devons revenir préparer quelque chose pour la prochaine édition de cette biennale », a expliqué le directeur de l’agence Plan B. « Nous sommes venus plus tôt afin de préparer le terrain pour l’édition à venir », a-t-il précisé.
Pour cette édition, le programme Red card entend collaborer avec le ministère burkinabè de la Culture ainsi que d’autres structures afin de permettre la venue de cinéastes de renom au prochain programme Red card. « Nous allons ensemble, avec Plan B agency, GCOM ainsi que le ministère de la Culture », travailler à « faire venir ces professionnels », a indiqué Rashid Bahati.
La 29e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) se tiendra du 22 février au 1er mars 2025 dans la capitale burkinabè.
Dans un communiqué datant du 5 février 2024, la Direction générale des impôts annonçait mettre fin à la certification des procurations que les populations obtiennent dans le cadre de l’acquisition des parcelles. A cet effet, il invitait les populations à engager les procédures régulières de mutation concernant les transactions de parcelles au plus tard le 30 avril 2024. Plus question de vendre ou d’acheter une parcelle avec une fiche d’attribution. Les procurations ne sont plus certifiées. Dans cette interview, Arzouma Marcel Sawadogo, directeur du guichet unique du foncier de Ouagadougou (DGUF-O), apporte plus de précisions.
Radars Info Burkina : Que faut-il entendre, de façon précise et simple, par mutation de parcelle ?
Arzouma Marcel Sawadogo : Une mutation de parcelle, c’est le fait que les droits portant sur cette parcelle passent d’une personne à une autre. La mutation résulte d’un acte juridique comme la vente, la donation, le partage et la dation, entre autres, ou bien d’un fait juridique comme une succession en cas de décès, c’est-à-dire l’héritage.
Dans notre cas, lorsqu’on parle de mutation, dans l’esprit de la majorité de nos compatriotes, il s’agit de la vente/achat des parcelles. Un achat de parcelle est un acte important dans la vie des individus et des entreprises. Il faut donc s’entourer d’assez de précautions pour ne pas être victime d’erreur ni d’escroquerie car il y en a malheureusement.
De façon pratique, lorsqu’un tiers veut acquérir une parcelle, il peut vérifier l’authenticité des documents y afférents. Ensuite, s’il y a accord entre l’acheteur et le propriétaire vendeur, les deux signent un acte de vente en bonne et due forme. Il y aura des droits à payer mais le paiement d’impôt permet à l’Etat de sécuriser le territoire national, donc la parcelle également.
Les droits à payer sont proportionnels à la valeur des biens et il faut accepter de déclarer le prix sincère car en cas de problème, la réclamation ne peut pas excéder ce qui est indiqué sur l’acte de vente.
Radars Info Burkina : Que peut-on retenir des mesures sur les procurations ?
Arzouma Marcel Sawadogo : L’arrêt des certifications des procurations est une mesure qui a été nécessaire à un moment donné, d’où la note du 5 février qui remet au cœur du débat la question de la régularité de la situation foncière des uns et des autres. Il a été constaté depuis un moment en effet que nos concitoyens, lorsqu’ils achètent une parcelle, se contentent de signer une procuration et une promesse de vente et ne font rien après.
Or, cette situation n’est pas conforme à la loi, car si vous achetez ou vendez une parcelle, vous avez un délai de trente jours pour en faire la déclaration à l’administration fiscale. Ensuite, du côté de l’acquéreur même, il est possible que des erreurs qui auraient pu être détectées et corrigées immédiatement deviennent presque impossibles à corriger lorsque vous attendez des années avant d’engager la procédure.
Il arrive souvent, en effet, qu’il y ait non-conformité entre le nom de la personne figurant sur le P-V d’attribution, par exemple, et celui inscrit sur la pièce d’identité qu’elle a utilisée au moment de signer la procuration. Si vous ne retrouvez pas l’intéressé après, vous ne pouvez pas facilement avoir une correction de son nom pour poursuivre la procédure. Pour ce qui est des droits à payer, plus vous attendez pour engager la procédure, plus vous allez payer des montant élevés d’impôts, car la valeur de la parcelle ne fait qu’augmenter, en principe, dans le temps.
Les procurations pour couvrir des acquisitions de parcelle n’offrent pas vraiment une sécurité foncière, il faut s’en démarquer. Elles vous exposent à coup sûr à payer plus d’impôts.
Radars Info Burkina : Est-il désormais impossible de vendre ou d’acheter une parcelle avec une fiche d’attribution ?
Arzouma Marcel Sawadogo : Une fiche d’attribution de parcelle n’est pas un titre de jouissance reconnu par la loi et c’est pour cette raison qu’on n’admet pas que l’on puisse vendre sa parcelle sur la base de ce document. On exige au moins l’attestation d’attribution, signée par le receveur, car elle est établie après des vérifications minutieuses. Cette exigence vise à protéger la personne qui achète tout comme l’administration qui ne veut pas prendre le risque de laisser passer les fiches et être interpellée en cas de litige. Il y a eu, par exemple, des cas de fausses fiches d’attribution que des individus malintentionnés ont utilisées pour escroquer d’innocents citoyens.
Le refus de la fiche n’est pas le problème, c’est plutôt dû au fait que beaucoup de nos compatriotes n’ont pas le réflexe de mettre à jour leurs documents. Ils attendent à la dernière minute, au moment où ils veulent vendre la parcelle, pour parler d’urgence et demander qu’on laisse faire. Ceux qui estiment qu’on complique la situation doivent s’en prendre à eux-mêmes, à leur propre négligence. On ne peut pas vendre des parcelles comme on vendrait des arachides. Chacun doit chercher à se mettre en règle en faisant établir au moins son attestation d’attribution. Les impôts comme la taxe de jouissance peuvent être payés à tempérament, il ne faut pas tout le temps se réfugier derrière cette question de taxes.
Radars Info Burkina : À combien peut-on estimer le nombre de parcelles dont le processus de mutation n'est pas achevé ?
Arzouma Marcel Sawadogo : Je ne dispose pas de statistiques globales sur la question, mais des statistiques de l’année 2023 il est ressorti, au niveau du Guichet unique du foncier de Ouagadougou, un nombre global de 9500 procurations contre environ 5000 actes de vente signés. Le rapprochement de ces deux données dégage grosso modo 4500 procurations correspondant à des mutations inachevées. Ces chiffres permettent de savoir qu’il y a quand même un véritable problème auquel il fallait s’attaquer. Ce phénomène des procurations n’a pas toujours existé. Une administration doit, à un moment donné, prendre des mesures pour corriger des situations et comportements déviants, surtout lorsqu’ils portent préjudice aux citoyens.
Radars Info Burkina : Quel est le manque à gagner pour le budget de l'État ?
Arzouma Marcel Sawadogo : Il n’y a pas d’évaluation précise de l’impact financier en termes de manque à gagner. Il est clair cependant qu’il existe bel et bien. En effet, celui qui fait la procuration au lieu de l’acte de vente pour qu’on liquide les droits diffère au moment où il paye les impôts. Certains sont venus 20 ans après. Le cas extrême que j’ai vu est une mutation inachevée qui date de 1982. Etant un service qui doit mobiliser des ressources pour l’Etat, si nous avons 10 personnes qui paient à tempérament cent mille francs chaque mois, ça nous fait un million et ce montant pourrait servir à couvrir des dépenses de l’Etat.
Radars Info Burkina : Quelles sont les sanctions prévues contre les différentes parties impliquées dans la non finalisation ?
Arzouma Marcel Sawadogo : Plusieurs personnes pensent qu’après la vente d’une parcelle, il n’y a plus d’obligation une fois l’argent empoché. Ce n’est pas vrai. En effet, la loi fait peser sur le vendeur et l’acheteur l’obligation de déclarer la mutation ; même pour le paiement, il y a ce qu’on appelle la solidarité qui permet à l’administration de poursuivre l’un des deux pour obtenir le paiement de l’impôt dû en raison de la mutation. Il vaut mieux pour le vendeur veiller à cette déclaration enseignant un acte de vente avec un prix sincère tout au moins.
Un nombre non négligeable de personnes jouent à un jeu qui consiste à minorer le prix sur l’acte de vente. C’est un jeu à haut risque car cela constitue du faux et des poursuites pénales peuvent en découler.
Sur le plan fiscal, si l’on découvre cette minoration, vous allez subir des amendes de 200% du prix reconstitués. Certains ont été pris la main dans le sac en 2023 par exemple et ont payé des montants importants d’amende et de pénalités même après remise partielle.
Nous sommes ravis chaque fois qu’un compatriote acquiert un terrain et vient pour en faire la déclaration ; mais il faut que chacun s’engage à être sincère, transparent car cela fortifie la société. Le respect de la loi coûte moins cher toujours en vérité.
Radars Info Burkina : Beaucoup de citoyens se plaignent du délai donné pour la régularisation, qu'est-ce que la DGI envisage à cet effet ? Une prolongation est-elle possible ?
Arzouma Marcel Sawadogo : Nous sommes conscients de la longueur des délais et nous travaillons à le réduire. Une chose est constante cependant : toutes les administrations qui ont pu raccourcir les délais de façon significative ont d’abord informatisé le foncier. Tel n’est pas encore le cas au Burina Faso, alors même que cela a été envisagé il y a bien des années. Nous notons toutefois que la Transition en a fait une priorité, la DGI aussi, et sans être absolument dans le secret des dieux je pense que l’attente de ne devrait plus être très longue.
S’agissant de la prolongation concernant les procurations, je ne peux pas en dire quelque chose car la mesure a été prise au niveau de la hiérarchie. Je préfère que les personnes concernées s’efforcent de régulariser leur situation plutôt que d’être dans l’espoir incertain d’une prolongation.
Radars Info Burkina : Les plaintes se situent également au niveau des coûts ; les usagers avancent des raisons tournant autour de la situation actuelle du pays. A combien s'élèvent les frais de mutation ?
Arzouma Marcel Sawadogo : Les droits de mutation (droit d’enregistrement) sont calculés en appliquant au prix déclaré (s’il nous parait sincère) ou à la valeur retenue par l’administration à défaut, le taux de 5% depuis 2023. Ce taux est même inférieur à celui en vigueur dans certains pays européens. Certains paient des terrains à 100 millions mais viennent déclarer un prix de 20 millions sur l’acte de vente. Ils veulent payer 1 millions de droits au lieu de 5 millions. Donc, l’argument du montant élevé des droits, est insoutenable. C’est un prétexte pour eux, car il faut reconnaitre que certains de nos compatriotes n’ont pas encore compris que notre dignité collective de pays, de Nation, passe notamment par la contribution financière de chacun.
Radars Info Burkina : Une situation atténuante est-elle possible en proposant des coûts forfaits ?
Arzouma Marcel Sawadogo : Actuellement, depuis janvier 2023, les droits sont déterminés en appliquant à la valeur le taux de 5%. Les atténuations sont possibles, cependant, elles concernent uniquement les pénalités encourues en cas de retard ou de minoration.
Le forfait n’est plus à l’ordre du jour. Malgré le forfait, beaucoup de personnes n’ont pas régularisé leur situation foncière. C’est pour dire que chacun de nous doit prendre la décision personnelle de régulariser sa situation en matière foncière et dans les autres aspects légaux et administratifs.
La DGI a décidé de faire un effort de communication pour que les citoyens puissent être avertis, informés. Pour ce qui est du paiement, nous sommes tous conscients de la situation et pour ce faire, la possibilité de négocier des paiements échelonnés existe pour une régularisation souple des situations.
Radars Info Burkina : Que conseillez-vous à ceux qui envisagent de faire des mutations de parcelles à l'avenir ?
Arzouma Marcel Sawadogo : Il faut qu'on crée la confiance entre l'administration et les citoyens. La Direction générale des impôts s’est résolument engagée sur le chemin de l’amélioration de la qualité du service.
J’invite toute personne qui envisage faire une mutation, de passer se renseigner auprès du guichet unique de Ouaga ou Bobo ou encore des services des domaines, ainsi que les Cabinets des notaires qui sont des officiers ministériels, pour avoir la bonne information. Il y a aussi des intermédiaires professionnels qui peuvent vous renseigner de sorte que vous réalisiez votre opération en toute sécurité.
Le vendeur et ses accompagnateurs peuvent être souvent intéressés plus par ce qu’ils gagnent en termes d’argent, que la sécurité de l’acquéreur dans la transaction. L’administration est au service de la population et il faut que les uns et les autres viennent se renseigner avant de poser des actes qui peuvent avoir des conséquences dramatiques sur eux. Agir sans être suffisamment informé, c’est prendre des risques inutiles pour soi-même, sa famille et son entreprise.