dimanche 6 octobre 2024

alt uneC’est un exercice prévu par la charte de la Transition, laquelle dispose en son article 18, alinéa 2 : « Dans un délai de trente jours après la formation du gouvernement, le Premier ministre présente la feuille de route de la Transition devant l'Assemblée législative de Transition. Cette présentation ne donne lieu à aucun vote. » Ce devoir, le chef de la primature s’en est acquitté ce lundi 4 avril 2022 à l’hémicycle devant les représentants du peuple, réunis en séance plénière sous la présidence d’Aboubacar Toguyeni, président de l’Assemblée législative de Transition (ALT). Ce fut l’occasion pour les députés de poser des questions de compréhension et de faire des suggestions.

Quatre, c’est le nombre des objectifs stratégiques du gouvernement Albert I, comme c’était d’ailleurs le cas du dernier gouvernement dirigé par Lassina Zerbo, mais avec une légère reformulation qui tient compte de la refondation de l’Etat. Lutter contre le terrorisme et restaurer l’intégrité du territoire ; répondre à la crise humanitaire ; refonder l’État et améliorer la gouvernance et, enfin, œuvrer à la réconciliation nationale et la cohésion sociale, tels sont en effet les grands axes du gouvernement Albert Ouédraogo I.

alt 2Le premier objectif étant la lutte contre le terrorisme et la restauration de l’intégrité du territoire, la réorganisation du dispositif de sécurité nationale, notamment le renforcement de l’effectif et l’efficacité de l’action militaire sur le terrain l’amélioration de la collaboration entre les FDS, les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) et les populations est une nécessité ainsi que la diversification de la coopération militaire, selon le Premier ministre.  « En ce qui concerne la coopération militaire avec d’autres États notamment, l’option est désormais de diversifier les partenariats afin d’optimiser les atouts spécifiques de chaque partenaire. En tout état de cause, ces partenariats seront fondés sur le respect de notre indépendance territoriale et sur la sincérité », a déclaré le chef du gouvernement.

Pour ce qui est de la gouvernance dans l’administration publique, Albert Ouédraogo compte restaurer la confiance entre gouvernants et gouvernés. Il dit engager tous les efforts nécessaires pour redonner à l’administration publique sa neutralité et son efficacité. C’est pourquoi des mesures seront prises pour la suspension des recrutements sur mesures nouvelles en attendant une relecture des textes ; la classification des fonctions techniques au sein de l’administration ; la promotion des compétences techniques et des valeurs dans les choix des Directeurs généraux des entreprises et établissements publics de l’État ; l’adoption des plans de carrière au sein de l’administration publique et enfin ; la stabilisation du nombre et de la nomenclature des ministères.

alt 3Face à la crise alimentaire occasionnée par le déficit céréalier de la campagne agricole 2021-2022, le gouvernement entend renforcer la mise en œuvre du plan de réponse et de soutien aux personnes vulnérables à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle. A ce niveau il s’agit, entre autres, d’intensifier l’approvisionnement des boutiques-témoins et le contrôle des prix qui s’y appliquent, la distribution de vivres ou de cash aux ménages cibles affectés par la crise alimentaire ainsi que la prise en charge nutritionnelle d’enfants frappés par la malnutrition.

En matière de relance économique, le gouvernement va œuvrer à la consolidation des acquis du Plan national de développement économique et social (PNDES) et poursuivre avec le PNDES II « Nous allons nous atteler à la mise en œuvre des projets structurants identifiés dans le PNDES II. Ainsi donc, ces projets de même que les actions prévues dans l’agenda de la Transition serviront à l’élaboration d’un nouveau référentiel de développement pour la période transitoire. A ce titre, nous allons accélérer les travaux d’infrastructures routières, agricoles et industrielles, tout en déployant progressivement un plan de sécurisation des investissements stratégiques sur le territoire national », a-t-il assuré.

La continuation du chantier de la réconciliation nationale est l’un des objectifs stratégiques du gouvernement. Elle permettra d’amorcer le processus de reconstitution du tissu social, érodé par divers conflits. L’ambition, c’est de promouvoir la cohésion sociale et de consolider la paix. C’est pourquoi il faut travailler à l’accélération du traitement des dossiers pendants en justice, à la lutte contre les discours haineux et la stigmatisation des communautés, à la poursuite du processus de réconciliation nationale, à la promotion de valeurs locales comme la cohésion sociale et la communication non violente ainsi qu’à l’éducation à la paix et à la citoyenneté.

Barthélémy Paul Tindano

cpbil uneDeux membres du gouvernement ont animé une conférence de presse le jeudi 31 mars 2022 à Ouagadougou. Il s'agit de la ministre des Affaires étrangères, Olivia Rouamba, et de son homologue de l'Education nationale, porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo. Objectif : donner des éclaircissements sur les attentes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest ( CEDEAO ) vis-à-vis des autorités de la Transition, notamment en ce qui concerne la détention de l'ancien président Roch Marc Christian Kaboré et la durée de la Transition.

Dès l'entame de la conférence, le ministre porte-parole du gouvernement a lu un communiqué en réponse au sommet de la Cédéao sur le Burkina Faso mais aussi sur la Guinée Conakry et le Mali qui connaissent également des crises politiques. Pour ce qui concerne le Burkina Faso, l'institution sous-régionale a exigé la libération de l'ancien Président Roch Marc Christian Kaboré et une relecture de la charte de la Transition, précisément de la durée de la Transition, qu'elle juge trop longue.

Pour Lionel Bilgo, le délai du gouvernement burkinabè, c'est “celui des réalités du contexte”. Selon la cheffe de la diplomatie,  Olivia Rouamba, la préoccupation de la Cédéao, c'est la libération de l'ancien président et non la durée de la Transition."Lors des différents échanges qu'on a eus avec les différentes délégations de la Cédéao, ils ne nous ont  jamais  clairement dit à combien de mois ils veulent qu'on ramène cette Transition. Ils disent seulement que c'est long. Par contre nous on s'est dit que ce délai est assez réaliste, vu les enjeux du moment. La situation sécuritaire est vraiment à son sommum. Et il faut vraiment du temps pour qu'on puisse vraiment atteindre une situation acceptable pour un retour des populations déplacées," a-t-elle signifié .

cpbil 2D'après Olivia Rouamba, les différentes délégations soutiennent que si l'ancien président est libéré, elles pourraient faire preuve de compréhension sur la durée de la Transition. Sur cette question de “résidence surveillée” de Roch Marc Christian Kaboré,  le porte-parole du gouvernement assure que tout est mis en œuvre pour sa sécurité. Il précise d'ailleurs que des concertations sont en cours avec l'intéressé pour qu'il rejoigne très bientôt un domicile familial. Deux domiciles sont identifiés à ce propos : l'un à Ouaga 2000 et l'autre à la Patte-d'oie. "Il n'y a pas que la question de la résidence surveillée ou pas, il y a aussi la question du lieu. Ce qui est sûr, c'est que nous devons garantir sa sécurité et pour cela, nous allons tout mettre en oeuvre lors de ces concertations. Dans tous les cas, l'ancien président Roch Marc Christian Kaboré est en sécurité aujourd'hui. Il reçoit les membres de sa famille. Il reçoit des visites de personnalités et de notables burkinabè", affirme Lionel Bilgo.

En ce qui concerne une possible collaboration du Burkina Faso avec la Russie, le porte-parole du gouvernement a répondu que la question de la Russie n'est pas d'actualité mais que ce n'est pas non plus une non-actualité.  Et d’ajouter que le Burkina Faso n'est pas le Mali.

Barthélémy Paul Tindano

compoalt uneDepuis le samedi 19 mars 2022, les membres de la future Assemblée législative de la Transition (ALT) sont connus, sauf celui qui doit représenter la région du Centre-Nord. En effet celui-ci n’a pu être désigné, faute  de consensus. Parmi ces 70 députés de l’ALT, 13 sont issus de la société civile. Selon Asseghna Anselme Somda, chef des programmes du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), bon nombre de personnes dans ce groupe sont en réalité que des représentants des partis politiques, ce qui est déplorable.

Lentement mais sûrement, les organes de la Transition sont en train de se mettre en place après le coup d’Etat qui a mis fin au pouvoir du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) le 24 janvier dernier. Après la formation du gouvernement le samedi 5 mars 2022, les membres de l’Assemblée législative de la Transition sont également à présent connus. Sur les 70 députés de l’ALT, 21 sont désignés par le chef de l’Etat, 12 par 12 des 13 régions, 8 par les formations et partis politiques, 16 par les forces de défense et de sécurité et 13 par les Organisations de la société civile (OSC).

compoalt 2D’après Asseghna Anselme Somda, un grand nombre de membres de ce dernier groupe sont en réalité des représentants des partis politiques. « Sur les 13 représentants de la société civile, si vous faites le point de ceux qui sont véritablement de cette société civile vous verrez qu’ils ne sont pas plus de 3.  Faites le point et vous verrez qu’il y a un parti qui prédomine au sein de ce qu’on appelle société civile et il s’agit du CDP. Mais cela n’est pas propre au CDP ; le MPP en avait fait de même en 2014, sous la Transition. Le MPP à lui seul avait au moins 15 parlementaires. Il y en a même qu’ils ont été recrutés en cours de Transition pour porter ce nombre à environ 20. Donc la façon dont le MPP avait noyauté la Transition de 2014 à 2015 dans ses organes, notamment le Conseil national de Transition à travers la société civile, c’est la même chose que le CDP est en train de faire », a-t-il déclaré. Selon celui-là même qui a été député de la Transition en 2014, le CDP et le MPP ont le même appareil politique mais qui s’est divisé, d’où ces pratiques qui leur sont communes. Et il ne faut pas s’attendre à ce qu’ils fassent autrement. « Ils ne peuvent pas faire autrement (…), c’est dans leur ADN. Ce sont des partis qui ne sont pas prêts pour le combat démocratique à visage découvert. C’est dommage que notre société civile en soit réduite à cela. Mais ce qui est intéressant, c’est que les gens savent où se trouvent la société civile, la vraie. Les gens savent faire la différence entre la société civile et la société si vile », soutient Somda.

compoalt 3De l’avis du chef des programmes du CGD, les défis de l’ALT sont ceux du Burkina. Et du point de vue de la Constitution, notamment en son article 84, le rôle de l’Assemblée législative de la Transition, ce sera : voter la loi, consentir l’impôt et contrôler l’action gouvernementale. « C’est sûr qu’actuellement il y a une loi de finances rectificative qui est déjà dans les circuits. Parce que le budget a été approuvé en décembre 2021 par l’Assemblée. Aujourd’hui avec le changement de régime, le régime de la Transition ne va pas venir exécuter textuellement le budget qui a été voté pour le régime MPP. La donne a changé, c’est sûr qu’ils vont réaménager ce budget pour le conformer à leur agenda. Cela veut dire qu’actuellement, la loi de finances est certainement en cours de relecture, si ce n’est même déjà bouclé. Donc ce projet de loi rectificative fera partie des premières lois que cette Assemblée législative de la Transition aura à adopter après l’adoption de son règlement pour définir les modalités de son fonctionnement. C’est donc dire que, naturellement, la sécurité va prendre une part importante dans cette loi de finances rectificative. Etant donné que c’est l’élément législatif du coup d’Etat, il va de soi que cela se ressente sur cette loi rectificative, même si déjà sous le régime Kaboré la sécurité se faisait ressentir dans les lois de finances ».

Pour Anselme Somda, il ne faut pas s’attendre à avoir 71 travailleurs à l’ALT : il y aura une partie qui va beaucoup travailler et une autre qui sera là-bas pour la sinécure.

Barthélemy Paul Tindano

               

seilcon uneAprès sa rencontre de prise de contact le 7 mars 2022, le gouvernement de la Transition a tenu son premier Conseil des ministres ce vendredi 18 mars au palais de Kosyam sous la présidence du lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, président de la Transition. Attributions des membres du gouvernement, crises sécuritaire et humanitaire et adoption d’un rapport de la convention sur la protection des travailleurs migrants ont été les sujets à l’ordre du jour.

C’est un Conseil des ministres qui a duré environ 5 heures au palais présidentiel de Kosyam. Au cours de cette rencontre de l'organe exécutif, le porte-parole du gouvernement a été désigné. A l’instar du dernier gouvernement du régime Kaboré qui avait un porte-parole autre que le ministre de la Communication, le gouvernement de la Transition Albert I a pour porte-parole Wendkouni Joël Lionel Bilgo, ministre de l’Education nationale et de la Promotion des langues nationales. « Comme vous le savez, nous sommes en transition, donc la communication ne peut pas être la même qu’en temps normal. On a décidé de désigner un porte-parole qui sera désormais votre interlocuteur chaque fois après le Conseil des ministres », a expliqué aux hommes de médias la ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Valérie Kaboré.

seilcon2Selon le tout nouveau porte-parole du gouvernement, le Conseil des ministres de ce vendredi 18 mars 2022 a adopté un décret portant attributions des membres du gouvernement. Ledit décret précise notamment le rôle et la place de chaque ministre ainsi que des ministres délégués.  Toujours selon Lionel Bilgo, le commandant des opérations du théâtre national, le lieutenant-colonel Yves Didier Bamouni, et le lieutenant-colonel Mahamadi Bonkoungou,  patron de l’Agence nationale de renseignement (ANR), ont fait des communications  qui ont permis aux membres du gouvernement de prendre la pleine mesure de la situation sécuritaire, de comprendre les défis et les enjeux et de voir la stratégie à mettre en œuvre face à cette crise sécuritaire qui a entraîné une crise humanitaire.

seilcon 3A la question de savoir quelles sont les mesures prises concernant la situation qui prévaut à Djibo, le tenant du crachoir a assuré que tout est mis en œuvre en vue de garantir la sécurité des Djibolais. «La question de Djibo fait partie de l'ensemble des communications orales que nous avons reçues, qui montrent clairement que la stratégie militaire est en train de se déployer sur le terrain et que nos forces de défense et de sécurité travaillent à juguler cette crise sécuritaire. Mais comprenez qu'il y a des stratégies militaires  mises en œuvre qu'on ne peut pas expliquer de façon publique. Cependant, tout est mis en œuvre pour qu'après les résultats vous puissiez avoir l'ensemble des éléments mis en œuvre pour que nous puissions avoir ces résultats», a assuré Lionel Bilgo.  Le porte-parole appelle l'ensemble des Burkinabè à l'union sacrée autour des autorités afin qu’on puisse vaincre le terrorisme. Selon lui, le pays est en péril et la question de l'unité nationale ne doit plus être juste une expression.

Barthélémy Paul Tindano

sition uneL’installation des membres du gouvernement de la Transition s’est poursuivie ce vendredi 11 mars 2022. Au ministère des Affaires étrangères, Ragnaghnewendé Olivia Rouamba et Karomoko Jean Marie Traoré ont été officiellement installés, respectivement en tant que ministre des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur et ministre délégué auprès dudit ministère. Une diplomatie active et dynamique axée sur les résultats en lien avec les défis majeurs de la patrie, c’est ce à quoi la cheffe de la diplomatie s’engage durant cette Transition.

C’est dans une salle de conférences comble du ministère des Affaires étrangères, de la Coopération régionale et des Burkinabè de l’extérieur que le secrétaire général du gouvernement et du Conseil des ministres a installé la cheffe de la diplomatie burkinabè et son adjoint ce vendredi 11 mars. Dans un contexte sous-régional marqué par de nombreux défis d’ordre sécuritaire et ses corollaires sur les plans social, économique et humanitaire, Olivia Rouamba est consciente qu’il faut impulser de nouveaux mécanismes à la diplomatie.

sition 2C’est pourquoi elle compte inscrire au cœur de sa démarche et de sa stratégie le concept de «diplomatie de sécurité» afin de s’adapter aux nécessités du moment, en ayant à l’esprit l’interdépendance entre sécurité et développement durable, au regard des chantiers qui l’attendent. « Nous avons la lourde charge de travailler en urgence au renforcement des relations avec les partenaires techniques et financiers du Burkina Faso ; d’œuvrer à la réhabilitation de notre pays au sein des familles institutionnelles de la CEDEAO, de l’Union africaine, de la Francophonie et de rassurer nos différents partenaires que le Burkina Faso est digne de confiance et mérite toute la place qui lui revient dans le concert des nations », a déclaré la cheffe de la diplomatie. Mais pour y arriver, il importe de poursuivre les États généraux de la diplomatie, selon Olivia Rouamba, afin d’engager des réformes fortes tant au niveau institutionnel qu’en ce qui concerne les outils et approches aux fins de prendre en compte l’évolution de la géopolitique et l’émergence de nouvelles problématiques.

sition 3En cette période où les fils et les filles du pays ont besoin d’être réconciliés entre eux, la diplomate en chef a appelé ses collaborateurs à contribuer au processus de réconciliation nationale afin de ramener une paix véritable et durable dans notre cher pays et bâtir un Burkina Faso réconcilié avec lui-même. Elle a invité également chaque agent à apporter sa pierre à la réalisation du chantier qui est le leur. « Je voudrais que nous soyons tous en ordre de bataille pour la marche collective vers une victoire commune. C’est dire que le temps n’est ni à la paresse, ni au laisser-aller encore moins aux velléités de sabotage de notre élan de bien faire. Chaque agent compte et a un rôle à jouer dans la valorisation de ses compétences et aptitudes », a-t-elle martelé.

Diplomate chevronnée, Ragnaghnewendé Olivia Rouamba, avant d’être appelée au gouvernement Albert I, était ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Burkina Faso auprès de la République fédérale démocratique d’Ethiopie, représentante permanente auprès de la commission de l’Union africaine et de la commission des Nations unies pour l’Afrique. Quant à Karomoko Jean Marie Traoré, avant de rejoindre l’organe exécutif de la Transition, il était depuis février 2020 le secrétaire exécutif du comité interparlementaire G5 Sahel à Niamey au Niger.

Barthélémy Paul Tindano

tal uneAprès que les membres du tout nouveau gouvernement de la Transition ont pris contact ce matin au palais présidentiel de Kosyam, ce soir le secrétaire général du gouvernement et du Conseil des ministres a procédé à l'installation officielle de certains membres du nouvel exécutif. Ainsi, au ministère de la Défense nationale et des Anciens Combattants, le général de brigade Aimé Barthélemy Simporé, ministre des Armées sous Roch Kaboré, a été installé en qualité de ministre d'État, ministre de la Défense nationale et des Anciens Combattants ce 7 mars 2022. L’officier général promet de travailler avec détermination à la réussite de cette Transition.

Ce fut une cérémonie qui a réuni les hauts gradés de l'armée nationale au ministère de la Défense nationale et des Anciens Combattants. Le général Aimé Barthélemy Simporé, ministre des Armées jusqu’au 24 janvier 2022, retrouve le maroquin de la Défense avec davantage de challenges. En effet, même si son retour s'apparente à une continuité, le ministre de la Défense nationale dit avoir conscience qu'il s'agit d'une mission comportant une autre exigence, notamment une volonté de rupture et de refondation afin de satisfaire les attentes du peuple burkinabè.

tal 2«Après avoir longuement mûri l'offre faite par le président du Faso de reprendre fonction au  département de la Défense, j'ai acquis la ferme conviction de l'accepter tout en mesurant les enjeux et les delicates exigences qui s'imposent à notre nation en cette période très  historique, où chaque citoyen doit s'élever au-dessus des considérations partisanes.  Cette mission, que j'accepte volontiers, s'inscrit dans cet ordre. Si j'ai fait le choix de répondre à l'appel du MPSR ainsi qu'aux attentes de notre nation en péril, c'est bien en raison des fortes convictions qui m'animent en tant qu'officier», a-t-il expliqué.

tal 3Le général Simporé a réaffirmé sa détermination à accomplir sa mission en conformité avec l'agenda et la charte adoptés par les forces vives de la nation le 1er mars dernier et ce, dans l’optique de contribuer à la réussite de la Transition. Il a précisé que dans le cadre de la mise en œuvre de l'agenda de la Transition, de grandes réformes seront menées au sein de la grande muette. C'est pourquoi il a sollicité l'accompagnement de tous les personnels de l'armée à cet effet. Le ministre d'État a également réaffirmé son attachement aux idéaux de la Transition. Tout au long de son discours, l'officier général n'a cessé de «rendre grâce au Seigneur, l'Éternel des Armées», pour tout ce qu'il a fait pour lui.

Barthélémy Paul Tindano

tretren uneLa Transition burkinabè a enfin un gouvernement. Nommés le samedi 5 mars, les membres de l’organe exécutif de la Transition, au nombre de 25 dont 6 femmes, ont tenu leur tout premier Conseil des ministres ce lundi 7 mars 2022. Une prise de contact du gouvernement Albert Ouédraogo I dont la principale mission est de travailler à ramener la sécurité et la paix dans ce pays en proie à l’insécurité depuis plus de 5 ans.

Le stress de certains ministres était perceptible. La raison ? C’était la toute première fois que ceux-ci prenaient part à un Conseil des ministres. D’autres par contre étaient très à l’aise, car habitués à cet exercice. Après une trentaine de minutes d’échanges à huis clos dans l’enceinte du palais de Kosyam, l’équipe gouvernementale est sortie faire des photos de famille et, par la suite, le frais émoulu chef du gouvernement s’est adressé à la presse. « La composition de cette équipe est conforme à la Charte de la Transition et ses membres sont pour la plupart des techniciens de leur domaine », a déclaré d’entrée Albert Ouédraogo. D’après le chef de la primature, les priorités de son gouvernement sont, entre autres, la lutte contre le terrorisme, la restauration du territoire national, la réponse à la crise humanitaire, la refondation de l’Etat, l’amélioration de la gouvernance, la réconciliation nationale et la cohésion sociale ainsi que la prise en charge et la réinstallation des déplacés internes dans leurs localités respectives. 

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Foi du chef du gouvernement, les membres de son équipe sont capables d’impulser une nouvelle dynamique dans la constitution d’un Burkina nouveau que le président du Faso et le peuple burkinabè appellent de tous leurs vœux. Et cette équipe va travailler conformément aux orientations et aux priorités définies par le chef de l’Etat, et dans le droit fil de la charte et de l’agenda de la Transition, a-t-il assuré. « Nous devons travailler au renforcement de la cohésion sociale, durement éprouvée ces dernières années, mais également à la réconciliation nationale. Au-delà de ces aspects, le chef de l’Etat nous a instruits de nous attaquer aux chantiers qui préoccupent les Burkinabè à l’heure actuelle. Cela va passer par des réformes audacieuses. C’est pourquoi, au cours de cette séance de prise de contact, il a insisté sur un certain nombre d’attentes, mais également sur un certain nombre de valeurs qui doivent guider l’action gouvernementale : il s’agit de l’intégrité, de la loyauté, de la rigueur, de la solidarité, de la collégialité et de l’exemplarité. Il a insisté également sur la nécessité de se départir d’un certain nombre de pratiques qu’on a vues dans les gouvernements passés, mais aussi de s’inspirer des bonnes pratiques de certains gouvernements. Il a surtout insisté sur la nécessité de la réduction du train de vie de l’Etat à travers la suppression de certaines activités non essentielles et l’utilisation rationnelle des ressources de l’Etat. Nous avons, mon équipe et moi, pris l’engagement devant le chef de l’Etat de travailler avec abnégation à soulager les souffrances des populations et à restaurer notre pays dans ses limites territoriales », a précisé Albert Ouédraogo.

treren 3Pour y arriver, le Premier ministre appelle les Burkinabè de tous bords à soutenir le nouveau gouvernement en ces moments difficiles que traverse le pays et dans la mise en œuvre de la vision du président du Faso qui est la rupture. « La situation est certes difficile mais pas hors de portée, pour peu que nous ayons un sursaut patriotique pour mener le seul combat qui vaille, à savoir sauver ce pays que nous ont légué nos ancêtres », a-t-il poursuivi.

En cette veille de la Journée internationale des droits des femmes, le PM a souhaité bonne fête à toutes les vaillantes femmes du Burkina Faso. Le gouvernement de la Transition ayant été constitué, il reste la mise en place du Parlement de la Transition.

Barthélémy Paul Tindano

trts uneDepuis le 24 janvier 2022, le Burkina Faso est dirigé par un nouveau régime ayant à sa tête le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba. Le nouveau président promet la restauration et la refondation de la nation. Pendant les manifestations ayant suivi la prise du pouvoir par le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), certains manifestants ont réclamé la rupture de la coopération militaire entre la France et le Burkina Faso, à l’image de Bamako qui a sommé Paris de retirer les forces Barkhane et Takuba du territoire malien le 18 février dernier.  Pour le Dr Coulidiati Boulkindi, enseignant-chercheur à l’université de Ouagadougou, le nouveau pouvoir doit prendre ses responsabilités pour que le Burkina Faso soit réellement indépendant.

Les manifestations contre la présence des forces françaises dans le Sahel ont commencé il y a plus de quatre ans. Mais avec la dégradation de la situation sécuritaire, le sentiment antifrançais est devenu plus perceptible. Le 17 février dernier, la France annonçait le retrait des forces Barkhane et Takuba du Mali, mais elle compte garder la force spéciale au Burkina Faso. Pour le Dr Coulidiati Boulkindi, le Burkina Faso doit prendre exemple sur le Mali dans ce contexte de crise sécuritairetrts 2 « Il est fortement souhaitable que le Burkina rejoigne le Mali pour constituer un noyau homogène et solide afin de faire face à cette France qui a plusieurs balles sous la gâchette. Beaucoup de jeunes ont applaudi Damiba en nourrissant l'espoir de voir ce colonel rejoindre l'autre dont on dit qu'ils sont amis. Et c'est tant mieux si par lui, le peuple burkinabè rejoint celui du Mali qui lutte pour sa liberté et pour son progrès. À contrario, ce serait malheureux qu'il trahisse les aspirations profondes de cette génération de Burkinabè qui fonde son espoir sur lui. Par-delà tout, il faut que Damiba ait à l'esprit que la victoire a plusieurs pères et que l'échec, lui, est orphelin », a-t-il déclaré.

trst 3Selon le journaliste-communicateur-planificateur, les nations gouvernées par des hommes intègres ne s'aliènent pas. Celles qui s'aliènent indéfiniment sont l'œuvre des gouvernants ‘’lâches, médiocres, méchants, égoïstes’’ qui pensent rarement à la postérité. « Cela dit, il y a des occasions historiques à ne pas rater. Sauf si on veut refuser d'entrer dans l'histoire par la grande porte. Les Lumumba et Sankara étaient seuls et mal compris par leurs peuples et surtout par une certaine élite qui cherchait son confort égoïste. Aujourd'hui, les peuples sont au même niveau de compréhension des enjeux que les dirigeants. Les conditions objectives sont réunies pour se débarrasser définitivement de cette France plus occupée à s'enrichir sur les ruines en usant du mensonge, de la ruse, de la déraison et du mépris. Je ne suis pas de ceux-là qui pensent qu'il faut encore patienter. Qu'il faut encore donner du temps qui finira, par je ne sais quel miracle utopique, par absorber les contradictions entre la France et ses anciennes colonies », a-t-il poursuivi. Mais jusque-là, les nouvelles autorités n’affichent pas leur position vis-à-vis de la France.

Arrivé au pouvoir en janvier après avoir déposé Roch Marc Christian Kaboré, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a prêté serment le 16 février devant le Conseil constitutionnel et a été investi président de la Transition le 2 mars 2022 après l’adoption de la Charte de ladite Transition par les forces vives de la nation. Il occupera cette fonction jusqu’à l’élection d’un nouveau président dans trois ans.

Barthélemy Paul Tindano

invstttAprès sa prestation de serment le 16 février 2022, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba a été investi ce mercredi 2 mars président de la Transition du Burkina Faso pour une durée de trois ans. La cérémonie a connu la présence des forces vives de la nation ainsi que des corps diplomatique et consulaire. Présentation du drapeau et port du collier de grand maître des Ordres burkinabè ont été les temps forts de cette cérémonie sans discours qui s’est déroulée à la salle des Banquets de Ouaga 2000.

C’est le grand chancelier des Ordres burkinabè, André Rock Compaoré, qui a porté au lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba le collier de grand maître des Ordres burkinabè, faisant de lui le président investi de la Transition qui va durer trois ans. Trois ans pour travailler en vue d’un retour du pays à la paix et à la sécurité. C’est en tout cas le principal souhait des forces vives de la nation. « Comme vous le savez, nous sommes dans une situation de transition pour aller vers une situation qu’on appelle le retour à l’ordre constitutionnel. C’est en fait ça, la transition. Nous avons assisté aux travaux et les forces vives de la nation ont décidé que cette transition ait lieu sur une période de 36 mois, à compter de ce matin. Ce que nous attendons du président de la Transition qui vient d’être investi, c’est que l’agenda qui a été adopté par les forces vives soit une réalité, car c’est la feuille de route que la Transition doit exécuter », a déclare Ablassé Ouédraogo du parti Le Faso Autrement.

Selon lui, les forces vives de la nation burkinabè, en adoptant ce document, ont pris en compte les aspirations du peuple ainsi que les exigences des partenaires et de la communauté internationale. Pour Albert Oussé, chef du canton de Gaoua, le retour des déplacés internes dans leurs localités respectives ainsi que le retour des élèves à l’école sont les priorités. Une chose qui ne peut se faire sans le retour de la paix et de la sécurité au Burkina. « Notre prière est que Dieu l’aide dans sa mission qui est de restaurer le pays et d’amener les fils et les filles du Burkina à se parler. Nos attentes, c’est ce que lui-même a promis à la nation, à savoir la restauration et l’intégrité territoriale. Moi comme tous les autres Burkinabè, nous nous attendons à ce qu’il œuvre pour que la paix revienne au Burkina et qu’on puisse récupérer les territoires qu’on a perdus », a souhaité pour sa part Cheick Moaze Ouédraogo, guide spirituel de la communauté des Soufis.

invstt 2Pour Beyon Luc Adolphe Tiao du Rassemblement patriotique pour le développement (RPD), le président Damiba devra travailler à rassembler les forces de défense et de sécurité dans toutes leurs composantes ainsi que tous les civils sans exclusion pour la libération et la refondation du pays dans cette phase transitoire. Même son de cloche chez Pascal Zaïda de la société civile. Pour lui, il faut aller à une inclusion absolue afin que les grands chantiers puissent reprendre. « Nous nous attendons à ce qu’au soir du bilan, nous soyons satisfaits, que le peuple burkinabè soit fier de ces trois ans de transition. Nous attendons du président Damiba la mise en œuvre de la feuille de route, une charte inclusive. J’insiste là-dessus ; il faut que cette transition soit une transition inclusive. Il faut qu’il se mette au-dessus de la mêlée afin d’accepter chaque Burkinabè, chaque composante de la société (…). Il ne faudrait pas qu’on retombe dans les erreurs du passé, notamment les nominations par complaisance », a-t-il signifié. invstt 3La diaspora burkinabè n’est pas restée en marge des assises nationales sur la refondation. Elle souhaite également que le pays retrouve la quiétude. « Nous souhaitons qu’au soir de ces trois ans, nous puissions tous être fiers de regagner notre chère patrie qui a un peu perdu de ses valeurs. Nous allons mettre en commun nos expériences avec les fils et filles qui sont restés au pays pour qu’ensemble nous puissions trouver des solutions pour sortir de cette crise », a déclaré Julie Nonguerma de l’Alliance patriotique des Burkinabè de l’extérieur.

Se mobiliser autour des autorités de la transition, c’est l’interpellation de Monique Yeli Kam du Mouvement pour la renaissance du Burkina Faso. « Je suppose que nous entamons aujourd’hui une nouvelle ère. Et cette nouvelle ère a une connotation d’interpellation pour l’ensemble des acteurs de la société burkinabè (…). Aujourd’hui, nous sommes tous interpellés à nous mobiliser davantage autour des personnalités qui vont diriger la transition pour que, main dans la main, nous les aidions et que nous nous entraidions afin de faire revenir la paix dans notre pays », a-t-elle souhaité.

En rappel, cette investiture fait suite à la prestation de serment du chef de l’Etat devant le Conseil constitutionnel le 16 février 2022 et à l’adoption de la charte de la Transition par les forces vives de la nation lors des assises nationales sur la refondation le 28 février dernier.

Barthélémy Paul Tindano

trans uneC’est fait : les participants aux assises nationales sur la refondation ont trouvé un consensus sur les textes de la Charte constitutive de la transition après les avoir examinés minutieusement. Le président du Faso, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, a apposé sa signature sur ladite charte le mardi 1er mars 2022 à 01h57. Ces assises interviennent suite au coup d’Etat du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) le 24 janvier 2022.

Par consensus, les participants aux assises nationales sur la refondation ont convenu des points suivants : une transition de 36 mois au lieu de 30, un gouvernement de 25 ministres au lieu de 20 et un organe législatif de 71 membres au lieu des 51 initialement proposés par la commission technique. Selon l’ancien Premier ministre Tertius Zongo, qui a présidé ces assisses tenues à la salle de conférences de Ouaga 2000, les débats ont surtout achoppé sur l’inéligibilité des membres de la transition aux élections qui seront organisées à l’issue des 3 ans, mais aussi sur la gratuité du mandat des membres de l’organe législatif de la transition. Ce qu’on peut retenir du second point en définitive, c’est que les membres de l'Assemblée législative de la transition seront rémunérés en tenant compte de la réduction du train de vie de l’Etat, sans plus de précision.

trans 2Tout compte fait, les forces vives de la nation ont coupé la poire en deux, puisque aucune partie n’a vu prendre en compte la totalité de ses propositions dans la Charte de la Transition. « C’est un travail de consensus qui a été fait. Si ta voix est minoritaire, il faut suivre la majorité. Nous avons travaillé dans l’intérêt supérieur de la nation », a déclaré Pascal Zaïda, membre de la société civile. A en croire l’activiste, ce sont le président de la Transition, son Premier ministre et les membres de l’organe législatif qui ne seront pas éligibles aux élections organisées à l’issue de cette transition de 3 ans.

 Malgré ce consensus, certains participants sont visiblement insatisfaits de la non-prise en compte de leurs propositions. trans 3« La jeunesse était représentée à ces assises en tant que composante de la société burkinabè. Nous avons fait des propositions dans le fond et nous osons croire qu’elles seront prises en compte.  Concernant la représentation des jeunes aux instances, le Burkina Faso a ratifié la charte africaine de la jeunesse en 2006 qui l’oblige, dans toutes les catégories et les instances de prise de décisions, à tenir compte de la jeunesse. C’est pourquoi nous sommes revenus là-dessus pour dire qu’il faut qu’il y ait quand même une place réservée à la jeunesse au regard de son poids numérique et des engagements internationaux que le Burkina Faso a pris en matière de jeunesse. C’est un débat qui s’est mené et chacun a argumenté. Ce qui a été dit, c’est que les contributions seront prises en compte ; c’est ce qui a permis la signature de la Charte. Et nous, les jeunes, nous nous attendons à ce que les propositions que nous avons faites soient prises en compte pour permettre une transition inclusive», a indiqué Moumouni Dialla, président du conseil national de la jeunesse, par ailleurs président de l’union panafricaine de la jeunesse.

En rappel, les forces vives de la nation ont été conviées le lundi 28 février 2022 à une séance de travail dans la salle de conférences de Ouaga 2000 dans le but d’examiner et de valider les textes de la charte constitutionnelle de la Transition. Initialement prévue pour 15h, la cérémonie de clôture de ladite session de travail a été repoussée à 19h, mais en définitive ce n’est que vers 1h du matin, le mardi 1er mars 2022, que cette signature est intervenue. Quant à la cérémonie d’investiture du Président du Faso, elle est prévue pour le mercredi 2 mars 2022 à la Salle des banquets de Ouaga 2000.

Barthélémy Paul Tindano

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