dimanche 6 octobre 2024

ivst unePlusieurs milliers de militants du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et de l'Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) ont pris d’assaut le palais des Sports de Ouaga 2000 ce samedi 11 juillet pour participer au congrès extraordinaire d’investiture du candidat du MPP à la présidentielle du 22 novembre 2020. L'envoyé spécial du candidat Kaboré, Siméon Sawadogo, par ailleurs ministre de l’Administration territoriale, a reçu symboliquement le flambeau du MPP des mains du président du parti au pouvoir, Simon Compaoré, signe que c’est Roch Marc Christian Kaboré qui portera une fois encore les couleurs de ce parti à la présidentielle de novembre.

La foule habillée aux couleurs du parti au pouvoir, l’orange, est nombreuse ce samedi matin au palais des Sports de Ouaga 2000. Du discours prononcé par le président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Simon Compaoré, on peut retenir, entre autres, ce qui suit : « Nonobstant les résultats significatifs et positifs engrangés durant le mandat qui s’achève, il apparaît que des défis importants, pour placer notre peuple sur les rampes de la prospérité et du bien-être, restent à relever. C’est l’obligation majeure qui s’impose à notre parti et à son candidat pour le quinquennat 2021-2025 à venir. »

« Au cours du mandat qui s’achève, nous avons construit, nous avons bâti, nous avons fait bouger les lignes, nous avons atteint des performances, réalisé des progrès, malgré un faisceau infernal d’adversité, de contraintes et de fléaux divers. Malgré le terrorisme, les tentatives de déstabilisation, la paranoïa des revendications sociales sectorielles et leur cortège de grèves et de sit-in, malgré la virulence de la pandémie inopinée de Covid-19, notre peuple a résisté et nous avons sauvegardé et maintenu les équilibres macroéconomiques et sociaux, pour que l’Etat ne tombe pas en faillite », a poursuivi celui qui fut maire de la ville de Ouagadougou dans une autre vie.

ivst 2Faisant le bilan des actions du programme quinquennal du président Kaboré, le président du MPP a déclaré : « Notre bilan est incontestable. Aucun régime dans notre histoire n’a pu atteindre de telles performances dans un tel laps de temps. »

Ainsi donc, «c’est l’occasion pour nous de réitérer notre confiance en l’homme (Roch Kaboré, Ndlr), notre reconnaissance de son leadership, notre admiration de son charisme et notre satisfaction des résultats auxquels il est parvenu durant son premier mandat en dépit des vents et des tempêtes contraires », a-t-il conclu.

Dans l’après-midi, le palais des Sports était plein comme un œuf. On notait la présence à cette grand-messe politique de membres du gouvernement, d’élus nationaux, de l’épouse du président du Faso et même du représentant de l’opposition politique.

C’est le ministre de l’Energie, Bachir Ismaël Ouédraogo, par ailleurs secrétaire national chargé de la mobilisation des jeunes du MPP, qui a livré la teneur de la résolution portant investiture du candidat Roch Marc Christian Kaboré en ces termes : « Le congrès extraordinaire du MPP tenu ce jour investit solennellement le camarade Roch Marc Christian Kaboré comme candidat du MPP à l’élection présidentielle du 22 novembre 2020 ».

Et c'est l'envoyé spécial du candidat Roch Kaboré, Siméon Sawadogo, qui a livré le message du candidat sous les applaudissements des congressistes. On en retient ce qui suit : « C’est avec un sentiment de grande responsabilité que j’accueille cette décision du congrès extraordinaire de notre parti, le MPP, de m’investir comme son candidat. Mon quinquennat s’achève dans un contexte encore marqué par les nombreuses épreuves que nous avons endurées sur les plans sécuritaire, sanitaire, social, économique, etc. Elles ne nous ont pas empêchés d’ouvrir des chantiers dans de nombreux domaines. Je m’engage, fort du soutien de toutes les forces du camp de la démocratie et du progrès, à relever avec vous ce nouveau défi. Notre victoire à la présidentielle doit nécessairement s’accompagner d’une majorité confortable, stable et cohérente à l’Assemblée nationale».

Quant à Me Bénéwendé Sankara, représentant de l’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP), il a assuré que l’alliance soutient sans réserve la candidature de Roch Kaboré : « Nous prenons ici l'engagement de mobiliser notre peuple autour de son programme pour une victoire éclatante de notre candidat, Roch Kaboré, au soir du 22 novembre 2020. »

Siméon Sawadogo a reçu par la suite, symboliquement, le flambeau du MPP des mains du président du parti au pouvoir, Simon Compaoré.

Très ému, Simon Compaoré a déclaré : « Cette mobilisation traduit en réalité un soutien indéfectible, au-delà des militants du MPP, de millions de patriotes et de démocrates de ce pays qui croient en un homme. Cet homme, c’est Roch Marc Christian Kaboré ».

Aly Tinto

coal uneLe lundi 29 juin 2020, 5 partis politiques ont mis sur pied une alliance dénommée Coalition Rupture. Leur ambition ? Une rupture dans la gouvernance au Burkina Faso. Ces partis sont l’Alternative patriotique panafricaine/Burkindi (APP/Burkindi), le Mouvement patriotique pour le salut (MPS), les Progressistes unis pour le renouveau (PUR), le Rassemblement des écologistes du Burkina Faso (RDEBF) et l’Union pour la renaissance démocratique, mouvement sankariste (URD/MS). La rédaction de Radars Burkina s’est entretenue avec Wahir Justin Somé, membre de ladite coalition, pour en savoir davantage sur la création de ce regroupement politique, ses futures actions et pour avoir sa lecture de certains événements qui ont marqué l’actualité nationale.

Radars Info Burkina (RB) : Vous êtes membre de la Coalition Rupture, c’est la rupture avec quoi précisément ?

Justin Somé (JS) : (Rires) La coalition rupture a entrepris des activés d’analyse de la gouvernance de notre pays, de l’évolution de cette gouvernance et de son impact sur notre population. Nous avons recensé un certain nombre de maux qui minent notre société, notamment le défi sécuritaire auquel on est confronté. A ce défi sécuritaire il faut ajouter la mal gouvernance qui se répercute au sommet de l’Etat par des tâtonnements. Cette situation a des conséquences très dangereuses pour notre pays. En matière de santé, on peut citer la gestion de la COVID-19 et d’autres maux comme les remous sociaux au niveau des syndicats. Donc on a des raisons de croire que notre pays a besoin d’un renouvellement, d’une rupture. Le concept de rupture fait suite à l’insurrection populaire de 2014 qui, à la fin, a été caractérisée par la volonté de la population de voir une meilleure gouvernance. Après les élections, qui se sont soldées, entre autres, par la mise en place d’un gouvernement, cette population s’est rendu compte que les aspirations   qui ont nourri l’insurrection populaire n’ont jusqu’à présent pas été  assouvies. Ce concept est tellement fondamental pour nous qu’il faut l’adhésion de toute la population et de tout le peuple burkinabè pour que nous puissions espérer un Burkina nouveau en matière de gouvernance. C’est l’objet de la Coalition Rupture. Nous avions jugé nécessaire que cette coalition se fasse dans un cadre concerté, de solidarité entre tous ceux qui ont les mêmes aspirations et la même vision que nous.  

coal 2RB : Où en êtes-vous avec le projet de candidature unique au niveau de la coalition à l’élection présidentielle ?

JS : Pour nous, c’est curieux qu’on fasse de la fixation sur la candidature de la coalition. A notre avis, ce qui est important, ce sont la notion et le concept de rupture. C’est pourquoi il y a 5 partis qui constituent la coalition. C’est dire donc que c’est une coalition ouverte. Nous avons promis à notre peuple que s’il y a une adhésion massive à cette coalition, cela lui permettra d’atteindre ses objectifs. Et nous sommes engagés pour une candidature unique portée par la coalition.  A ce jour, on est très avancé. La coalition peut présenter un candidat qui n’est pas forcément issu des partis qui la composent, vu qu’elle est très ouverte. On a déjà des candidatures. Il y a un certain nombre de partis qui avaient déjà annoncé des candidatures avant de rallier la coalition. Mais ils vont se soumettre à la décision qui sera issue de cette dernière. Tout le monde est d’accord sur le principe que c’est à l’unanimité que notre candidat sera choisi. Nous avons actuellement sur table un certain nombre de candidatures pour la présidentielle. Dans les prochains jours, nous allons donc dévoiler le candidat de la coalition.

RB : Selon certaines sources, c’est Yacouba Isaac Zida, président d'honneur du MPS, qui sera votre candidat. Est-ce bien le cas ?

JS : Nous comprenons cette opinion d’autant plus que le MPS avait déjà déclaré que c’est Yacouba Isaac Zida qui était son candidat à la présidentielle. Comme je viens de le souligner, nous nous sommes concertés et la coalition sera solidaire du candidat choisi de manière inclusive, concertée et consensuelle.

RB : La Coalition Rupture est affiliée à quel groupe de l’opposition politique ?

JS : Nous n’avons pas tenu compte d’une affiliation, que ce soit avec le Chef de file de l'opposition politique (CFOP) ou avec l'Opposition non affiliée (ONA). Il y a tous les partis. Pour nous, c’est la vision qui compte.

RB : L’Assemblée nationale a remis le mercredi 8 juillet 2020 au président du Faso un rapport de 19 recommandations, dont le report des élections législatives d’un an, pour des raisons d’insécurité, de représentativité et de légitimité. Quelle en est votre appréciation ?

JS : Les recommandations de ce rapport viennent conforter la coalition dans sa vision. C’est une volonté de ces élus  de se maintenir au pouvoir. Quand un mandat finit, il est fini. Ce n’est pas tout ce que la loi permet qu’il faut appliquer. Je crois qu’il faut avoir de la considération pour notre peuple. Aujourd’hui, notre peuple a plus besoin de paix, de sécurité et de bonne gouvernance. Ils (les députés) ont été très mal inspirés. En effet, si en 5 ans de mandat ils n’ont pas pu trouver des solutions à l’insécurité, ce n’est pas en prolongeant la législature d’une année que de manière magique une solution sera trouvée à l’insécurité. D’ailleurs, quelle garantie avons-nous qu’après cette prolongation l’insécurité sera jugulée ? En outre, si la raison invoquée est vraiment l’insécurité, pourquoi tenir la présidentielle ? En matière de coût, pour un pays qui a des priorités, si nous nous consacrons à ces exigences de la démocratie que sont les élections, je crois qu’il ne faut pas en faire trop. Il est très important que les élections se tiennent à bonne date. On n’a pas besoin de prolonger un mandat pour faire la réconciliation. Et à supposer même qu’on reporte ces législatives et que le président Kaboré ne soit pas réélu à l’élection présidentielle, on fait comment, d’autant plus c’est sa majorité qui sera à l’hémicycle ? Qu’est-ce qui va se passer dans un tel cas de figure ? Si c’est le président de la coalition qui est élu, imaginez les conséquences éventuelles !

Interview réalisée par Aly Tinto

clems uneLe mardi 30 juin 2020, le Chef de file de l'opposition politique (CFOP) burkinabè, Zéphirin Diabré, par voie médiatique, soupçonne le parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), d’avoir introduit des machines frauduleuses dans le système de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). En plus, il a annoncé qu’il exigerait un audit international du fichier électoral avant la tenue des élections. « Sans cet audit, il n’y aura pas d’élections », prévient-il. Radars Info Burkina a contacté Clément P. Sawadogo, vice-président du MPP, pour avoir son appréciation de cette sortie médiatique du président de l'Union pour le progrès et le changement (UPC).

«C’est avec une énorme surprise que nous avons appris cette information d’autant plus que personne dans notre parti ne s’attendait à une telle accusation », a d’abord indiqué Clément Sawadogo. Selon lui, son parti ne sait même pas comment il est possible d’introduire un tel dispositif technologique dans le système de la CENI. « En plus, qu’on nous soupçonne de cette possibilité de fraude, c’est vraiment ahurissant. Je ne sais pas d’où l’idée de ce type de machination peut naître. Au niveau du MPP, personne ne peut le faire. Nous n’allons jamais permettre à qui que ce soit dans notre parti d’imaginer même un tel schéma à plus forte raison de le mettre en œuvre. Nous ne sommes pas nés de la dernière pluie pour imaginer que de telles choses sont faisables dans le cadre de l’organisation des élections », a-t-il poursuivi.  

clems 2Pour le vice-président du parti au pouvoir, c’est purement et simplement de l’affabulation. « Et moi, je me pose beaucoup de questions sur ce qui a poussé Zéphirin Diabré à faire de telles déclarations. Je me demande s’il n’y a pas des choses derrière, si ce n’est pas une volonté d’user de subterfuges pour dénoncer le système électoral pour des raisons qui lui sont propres », s’est-il interrogé. « Nous pouvons gagner les élections sans recourir à la fraude. En 2015, notre parti avait seulement deux années d’existence mais nous avons gagné toutes les élections. Donc vraiment, je ne sais pas à quoi répondent de telles accusations », a soutenu M. Sawadogo.

Et d’ajouter qu’il voit Zéphirin Diabré venir. « Zéphirin est en train de faire un bébé dans le dos de notre pays.  Il est dans une recherche fastidieuse de choses pour justifier peut-être certains comportements», a-t-il avancé.  « En plus, il réclame un audit international et commence par dire que s’il n’y a pas d’audit, il n’y aura pas d’élections. C’est un autre élément qui n’est pas compréhensible. C’est comme s’il avait demandé l’audit et qu’on le lui avait refusé. Le fait de demander un audit, c’est dans l’ordre normal des choses. Personne n’est contre cela. Nous, au MPP, nous ne sommes pas contre un tel audit. C’est un peu comme quelqu’un qui pose une question et qui répond à sa question », a réagi Clément Sawadogo.

Ces derniers temps, beaucoup de cas de tentatives de fraudes ont été dénoncés dans certaines localités du pays. « De toute façon, les acteurs politiques sont vigilants. Partout où il y a ces tentatives, les gens les dénoncent. Et il y a tout un dispositif pour y donner des réponses, à savoir la justice et la CENI. Les cas de fraudes qu’on cite ne sont pas des cas dont le MPP a été rendu auteur », a conclu M. Sawadogo. 

Aly Tinto

 

pnds uneLe Plan national de développement économique et social (PNDES), le programme présidentiel de Roch Marc Christian Kaboré pour son mandat, a fait l’objet d’une évaluation le 29 mai 2020 à Ouagadougou. Il en ressort qu’il y a eu des avancées mais aussi des insuffisances. Si la majorité présidentielle est de cet avis, l’opposition peint tout en noir. Sur la question, Radars Infos Burkina a pris langue avec Urbain Yaméogo, Secrétaire exécutif du MPP, et Alphonse Marie Ouédraogo de l’URD, membre de l’opposition.

Des actions concrètes ont été menées dans plusieurs secteurs, selon le Dr Urbain Yaméogo, enseignant chercheur, secrétaire exécutif du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Parmi celles-ci, il cite le domaine de la santé et celui routier. Il ajoute que le nombre d’écoles sous paillotes a considérablement diminué. Pour lui, les grandes lignes qui ont été tracées dans ce référentiel de développement ont été largement respectées. Pour le Dr Yaméogo, malgré le contexte hostile, il a été constaté des acquis dans plusieurs secteurs, notamment ceux de l'énergie, des infrastructures, de la santé et de l'éducation. En ce qui concerne les objectifs non atteints, le secrétaire exécutif du MPP a cité comme exemple le classement « Doing business » du Burkina Faso qui est resté stable de 2018 à 2019. Il reconnaît aussi qu’il y a des domaines qui nécessitent une attention particulière mais justifie cet état de fait par le climat délétère des affaires. pnds 2En effet, il soutient que l'exécution des actions retenues au niveau du PNDES s'est passée dans un climat sécuritaire assez difficile, avec des centaines de milliers de personnes déplacées. De ce fait, dans certaines zones du pays, la mise en œuvre des activités a connu beaucoup de difficultés si bien que des objectifs fixés n’ont pu être atteints pour certaines cibles.

Cette analyse du Secrétaire exécutif du MPP ne rencontre pas l’assentiment du président de l’Union pour la renaissance démocratique/Mouvement sankariste (URD/MS), parti membre du Chef de file de l’opposition politique (CFOP), Alphonse-Marie Ouédraogo. De prime abord, il réfute tout ce qui a été cité plus haut comme acquis. Pour le « sankariste », le dernier sondage du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) est une preuve de plus que le MPP a échoué dans son PNDES. Le président de l’URD/MS affirme que les cadres du MPP perpétuent tous les jours des actes de terrorisme économique « en louant des ambulances pour battre campagne dans un contexte où nos maigres ressources devraient être utilisées pour équiper nos braves FDS sur le champ de bataille et pour des actions de développement ». A l’en croire, le MPP n’a aucun bilan à présenter, car son régime, par sa gouvernance, a rendu malade le pays des hommes intègres.

Obissa

corr uneLe « scandale » des 300 ambulances, l’enregistrement audio incriminant le conseiller spécial du président du Faso, Adama Kanazoé, et les 30 millions et la diffusion de « fausses informations » sur les leaders de l’opposition sont, entre autres, les sujets abordés ce mardi 30 juin 2020 lors du point de presse hebdomadaire du Chef de file de l’opposition politique (CFOP).

La cérémonie de remise de 185 ambulances sur les 300 prévues, le 23 juin 2020, est une bonne chose en soi mais le Chef de file de l’opposition politique (CFOP), déplore la récupération politique et les scandales de corruption qui ont, dit-elle, souillé la noblesse de l’initiative. En effet, selon le président de l’URD/MS, Alphonse-Marie Ouédraogo, la première chose qui a choqué les Burkinabè, c’est l’affichage d’une photo du président-candidat Roch Marc Christian Kaboré sur les ambulances, comme si les véhicules avaient été achetés avec son propre argent. Alors, l’opposition politique dénonce une escroquerie politique orchestrée par le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), avec ses alliés à travers le gouvernement. Plus grave, soutient le président de l’URD/MS, dans le dernier numéro du bimensuel « Courrier confidentiel », il ressort que les 300 ambulances ont été commandées par un marché PPP, en crédit-bail auprès de Fidelis Finances, Raynal Assurance et Diacfa, exactement les mêmes acteurs impliqués dans l’acquisition des 77 vehicules par la mairie de Ouagadougou. En d’autres termes, selon l’opposition, le MPP n’a fait que « louer les ambulances à un coût de plus de 14 milliards de francs CFA, dont 5 milliards de surfacturations ». Ce matériel est pour l’instant une propriété de l’entreprise Fidelis dont sont actionnaires l’actuel ministre burkinabè des Mines, Oumarou Idani, et celui des Affaires étrangères, Alpha Barry, sans oublier le maire Pierre Armand Béouindé lui-même.

corr 2Une autre affaire vient ternir l’image du gouvernement en général et celle du président de l’AJIR en particulier. Il s’agit d’un enregistrement audio dans lequel on entendrait la voix d’une personne présentée comme le président du parti AJIR, par ailleurs conseiller spécial du président du Faso, Adama Kanazoé, s’entretenant avec un homme d’affaires du nom de Sayouba, sur le partage de millions suite à un marché. « Il faut que tu me donnes 30 millions, c’est le minimum », pouvons-nous entendre dire plusieurs fois M. Kanazoé. A en croire M. Ouédraogo, a écouter la conversation, il s’agit d’un marché de pistes rurales dans la région du Centre-Nord obtenu grâce à des manœuvres du conseiller spécial. D’après le CFOP, dans le même audio, M. Kanazoé, qui se réclame jeune et prône un changement générationnel, souhaite que l’homme d’affaires le soutienne pour qu’il puisse à l’avenir lui octroyer un marché de 20 milliards de francs CFA. Ce scandale, s’il est avéré, révèle une fois de plus le pillage à ciel ouvert et à grande échelle des maigres ressources du pays des hommes intègres. C’est pourquoi l’opposition demande à la justice de s’autosaisir de cette affaire comme elle l’a fait concernant le magistrat Narcisse Yaméogo en procédant à l’arrestation de M. Kanazoé.

Selon les conférenciers du jour, un individu caché derrière une page Facebook s’adonne à la publication de « fausses informations » sur la toile incriminant les leaders de l’opposition. D’après l’opposition politique, cet internaute malintentionné a pour mission de salir la réputation de ses leaders et rien d’autre. Elle affirme que ce sont des officines politiques du pouvoir en place qui produisent et diffusent de telles informations. Elle conseille donc la vigilance à tous les Burkinabè pour ne pas « tomber dans le piège d’un pouvoir moribond et qui s’accroche à tout pour se maintenir ».

Obissa

secai uneL’affaire d’acquisition de 77 véhicules par le maire de Ouagadougou, Pierre Armand Béouindé, fait couler beaucoup d’encre et n’a certainement pas encore livré tous ses secrets. Les conseillers municipaux de l’opposition, lors de leur conférence de presse le jeudi 25 juin 2020, ont évoqué l’article 272 du Code général des collectivités territoriales. Mais que dit exactement ledit article ?

Le Code général des collectivités territoriales a été adopté en séance publique à Ouagadougou le 21 décembre 2004 avec comme président de séance l’actuel président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Il est composé de 338 articles. L’article qui nous intéresse est le 272. Et c’est sur lui que le conseiller municipal de l’opposition Alban Zoungrana et ses camarades s’appuient pour demander la suspension ou la révocation du bourgmestre de la commune de Ouagadougou, Pierre Armand Béouindé, par le ministre des Collectivités territoriales au cas où celui-ci refuserait de démissionner.

Interrogé sur la question après la conférence, le conseiller municipal de l’Union pour le changement et le progrès (UPC), par ailleurs homme de droit, a été formel : « Le maire peut bel et bien être suspendu ou révoqué par le ministre de l’Administration du territoire en application de l’article 272 du Code général des collectivités territoriales. »

secai 2En effet, l’article 272 dudit code dispose qu’un maire ou un adjoint au maire peut faire l’objet de suspension ou de révocation en cas de faute grave. Peuvent entraîner la révocation prévue à l’alinéa ci-dessus les fautes graves suivantes : 1-détournement de biens et/ou de deniers publics ; 2-concussion et/ou corruption ; 3- prêts irréguliers d’argent sur les fonds de la commune ; 4-faux en écriture publique et usage de faux ; 5-endettement de la commune résultant d’une faute de gestion ; 6-refus de signer et/ou de transmettre à l’autorité de tutelle une délibération du conseil municipal ; 7-refus de réunir le conseil municipal conformément aux textes en vigueur ; 8-spéculation sur l’affectation des terrains publics, les lotissements, les attributions de parcelles, les permis de construire ; 9-absence du président du conseil municipal depuis plus de six mois pour des raisons autres que celles relatives à l’intérêt de la collectivité territoriale ou de santé ; 10-poursuite devant un tribunal répressif ou condamnation pour des faits et actes punis par la loi, à l’exception des contraventions de simple police ou des délits d’imprudence, hormis les cas de délit de fuite concomitant. En tout état de cause, le maire ou l’adjoint prévenu des fautes graves ci-dessus énumérées peut faire l’objet d’une suspension préalable prononcée par l’autorité de tutelle.

Mais rien de tout cela n’est, pour le moment, avéré. Le maire Béouindé n’est pas encore poursuivi devant un tribunal répressif. Il serait donc hasardeux pour le ministre de tutelle de s’aventurer sur ce terrain. Lors de la sortie du procureur général, Harouna Yoda, il a dit à propos de l’acquisition de 77 véhicules par crédit-bail par l’édile que l’affaire était en instruction et que les investigations se poursuivaient. C’est donc le wait and see.

Obissa

brceLe point de presse hebdomadaire sur la maladie à coronavirus s’est tenu ce jour 26 juin à Ouagadougou. Le coordinateur national par intérim du plan de riposte, Dr Brice Wilfried Bicaba, est revenu sur la hausse des chiffres de contagion constatée ces dernières semaines et a appelé à la vigilance et au respect des mesures barrières, d’autant plus que le Burkina est dans une perspective d’ouverture de ses frontières.

« Le Burkina Faso n’est pas définitivement sorti de la crise. Il y a toujours des cas résiduels. Nous avons remarqué un relâchement. Il faut que nous maintenions nos efforts pour éviter un rebond, d’autant plus que nous sommes dans une perspective de réouverture de nos frontières », a lancé d’entrée le coordinateur national par intérim du plan de riposte à la pandémie, Dr Brice Wilfried Bicaba.

Selon lui, la hausse des chiffres de contagion est un avertissement. Il a tout de même tenté de justifier ce relâchement qui, selon lui, est dû aux chiffres encourageants enregistrés les mois passés. Pour ce qui concerne la réouverture des frontières, le Dr Bicaba soutient que c’est une tendance globale et que le Burkina Faso ne peut pas se mettre en marge de ce processus. Cependant, il précise que des mesures ont été prises, du point de vue de la sécurité sanitaire, pour s’adapter afin de réduire drastiquement les risques et de contrôler définitivement la maladie.

Ces mesures, a-t-il énuméré, c’est dans un premier temps d’éviter que des gens qui sont contaminés voyagent. « Pour voyager, il faudra donc montrer patte blanche. Ce sont des verrous que nous avons mis pour pouvoir contrôler les entrées », a-t-il déclaré. Dès qu’un voyageur arrivera sur le territoire burkinabè, il sera donc automatiquement placé en quarantaine.

Pour terminer, le coordinateur national par intérim du plan de riposte a fait le point de la situation à la date du jeudi 25 juin 2020. D’après lui, 248 échantillons ont été analysés, répartis en 96 tests de dépistage volontaire, 73 tests de voyageurs, 15 tests de cas suspects, 14 tests de personnes vulnérables, 37 tests d’agents de santé, 5 tests de personnes contacts et 6 tests de personnes contrôle. Le nombre de nouveaux cas est de 13, à savoir 10 cas importés et 3 contagions communautaires (2 à Ouagadougou et 1 à Bobo dioulasso). 3 nouvelles guérisons ont été enregistrées, ce qui porte à 833 le nombre total de patients guéris. Il y a 0 décès, 68 cas restent actifs. Le cumul des cas enregistrés depuis l’apparition de la pandémie au Burkina Faso est de 954.

La coordinatrice générale du Service d’information du gouvernement (SIG), Mafarma Sanogo, a signifié à la presse que ce point hebdomadaire était le dernier. Le point sera désormais mensuel mais les communiqués journaliers, eux, vont continuer, foi de la coordonnatrice du SIG.

Obissa

opppLes conseillers des groupes municipaux de l’opposition sont montés au créneau ce 25 juin à Ouagadougou lors d’une conférence de presse qui a porté essentiellement sur la gestion de la commune de Ouagadougou par le maire Pierre Armand Béouindé. L’affaire d’acquisition de 77 véhicules par la commune s’est encore invitée dans les échanges.

Les conseillers des groupes municipaux de l’opposition comptent se constituer plaignants dans l’affaire d’acquisition des 77 véhicules par le maire de la ville de Ouagadougou, Pierre Armand Béouindé. C’est la principale information qui est ressortie du point de presse de ce jeudi 25 juin, animé par les conseillers de l’opposition.

A les en croire, la délibération portant approbation de l’acquisition des véhicules par crédit-bail a été discutée au cours d’une session pendant laquelle des observations ont été formulées par des conseillers de l’opposition. Cette approbation a été faite par la majorité des conseillers présents pour acquérir du matériel de qualité au profit de la commune, mais à condition que certaines observations soient prises en compte. « Pour nous, conseillers de l’opposition, il y a abus de confiance dans cette affaire et faux et usage de faux, car le maire n’a pas porté les amendements de la session avant la conclusion du contrat », déclare Alban Zoungrana, président des conseillers municipaux du groupe de l’Union pour le progrès et le changement (UPC).

Selon le conseiller Zoungrana, 12 maires d’arrondissements, sans distinction de bords politiques, avaient tous restitué les véhicules que la commune leur avait donnés. Parmi eux figurent des maires du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Au regard de tout ce qui précède, les conseillers de l’opposition comptent donc se constituer plaignants dans cette affaire dans les jours à venir.

En outre, ils sont revenus sur ce qui s’est passé dans la matinée du 22 juin 2020 lors de la session communale. Et à les en croire, ce qui a poussé les conseillers de l’opposition à boycotter ladite session, c’est parce qu’au départ ils ont souhaité un préalable à la poursuite sereine des travaux, chose que le maire a refusée. Il y a aussi le fait qu’au début, les mêmes conseillers se sont vu refuser l’accès à la salle de délibérations par les forces de l’ordre, foi du conseiller Alban Zoungrana de l’UPC. « Bien que le quorum nécessaire ne fût pas atteint pour valider les points inscrits à l’ordre du jour, M. Béouindé a insisté pour continuer la session et nous avons saisi un huissier de justice pour en faire le constat afin de pouvoir saisir la justice », a-t-il précisé.

A l’instar du CFOP, l’opposition municipale exige donc la démission du maire Armand Béouindé et l’annulation de la session du 22 juin par le haut-commissaire du Kadiogo. « Au cas où le maire refuserait de démissionner, nous invitons le ministre de l’Administration territoriale à le suspendre en application de l’article 272 du Code général des collectivités territoriales », a conclu Alban Zoungrana.

 Obissa

grpp uneLa situation sécuritaire au Sahel se dégrade chaque jour un peu plus. Une semaine après la mort d’Abdelmalek Droukdel, chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), l'armée ivoirienne a subi une lourde perte (12 militaires tombés) lors d'une attaque armée présumée terroriste. L’Union africaine (UA) prévoit de déployer 3 000 hommes au Sahel pour lutter contre le terrorisme. Radars Info Burkina a pris contact avec Yehia Ag Mohamed Ali, chercheur à l'Institut de veille et d'études des relations internationales et stratégiques (IVERIS), pour avoir sa lecture de l’évolution de la situation sécuritaire au Sahel.

Selon le chercheur à l'IVERIS, la mort d'un chef terroriste est toujours planifiée et la question de sa succession réglée. « La mort de Droukdel aura peut-être des répercussions sur la capacité de son successeur à fédérer les katibas, mais la ligne d’AQMI restera », a-t-il poursuivi. Les autorités maliennes avaient annoncé l’ouverture d’un dialogue avec les chefs terroristes maliens Iyad Ag-Ghali et Amadou Koufa, dirigeants des groupes affiliés à Al-Qaïda. Quelles peuvent être les  conséquences de la mort de Droukdel sur d'éventuelles négociations entre le gouvernement malien et les groupes terroristes ? A cette question, voici ce qu’a répondu Yehia Ag Mohamed Ali : « Les négociations n'ont jamais réellement démarré. »

grpp 2En ce qui concerne l’attaque armée présumée terroriste à Kafolo, en Côte d’Ivoire, dans la nuit du 10 au 11 juin, M. Yehia affirme : « Elle est illogique d’après ce que je sais du mode opératoire des djihadistes. La zone est isolée et il n'y a pas une continuité territoriale avec leurs zones de repli».  Et d’ajouter : « Il est possible que ce soit un coup de semonce pour des personnes se livrant à l'orpaillage et qui refusent de payer la Zakat, alors que ces groupes ont favorisé leur implantation.  C’est une hypothèse. »

Quant au déploiement de 3 000 soldats au Sahel par l’UA, le chercheur a soutenu que cela relève plus de la communication que d'une action planifiée, puisque l’annonce en a été faite à plusieurs reprises. « Qui va fournir les troupes ? Qui va payer les équipements, les salaires et pour le fonctionnement ? Où seront-ils déployés ? Quel sera leur mandat ?» s’est-il interrogé.

La rivalité meurtrière entre le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS), les deux principaux groupes terroristes au Sahel, se poursuit, selon certaines informations. Mais le chercheur relève une accalmie entre le GSIM et l’EIGS. « Je crois que la répartition de l’espace se fera suivant le rapport de force dans les différentes zones. Le GSIM a exclu l’EIGS des zones où il est en position de force et vice versa », a-t-il conclu.

Aly Tinto

 

 

hhhLa tenue des élections présidentielle et législatives en novembre prochain fait des gorges chaudes au Burkina Faso. Si certains sont pour leur report, en invoquant les problèmes sécuritaires et sanitaires, d’autres par contre sont en faveur de leur tenue parce que, disent-ils, la Constitution n’a pas prévu de dérogation. Parti au pouvoir, d’opposition et OCS, chacun y va de son argumentation.

Pour le Dr Urbain Yaméogo, enseignant-chercheur, conseiller spécial du président du Faso et membre du bureau exécutif du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), il n’est pas question de reporter l’élection présidentielle, car la Constitution n'a pas prévu de dérogation au mandat présidentiel même d'un jour. Par contre, pour les législatives, a-t-il poursuivi, une dérogation peut être faite en cas de force majeure mais elle ne doit pas excéder une année. Urb« Il faut donc aller aux élections. C'est d'abord un principe démocratique que le MPP veut et doit respecter. De plus, notre parti tient à respecter la Constitution ; il n'est donc pas question pour nous de défaitisme. Ce n'est pas à cause de cette situation sécuritaire et sanitaire difficile que nous n'allons pas tenir les élections, d’autant plus que le faire, c'est affirmer notre souveraineté sur toute l’étendue du territoire », a-t-il déclaré.

C’est le même son de cloche à l’Union pour le progrès et le changement (UPC). En effet, selon son 4e vice-président, Amadou Diemdioda Dicko, même si ce doit être un vote a minima ou  jugé illégitime, le Burkina doit aller à ces élections. diemd« C’est cela aussi, la démocratie », a-t-il affirmé. D’après l’honorable Dicko, on ne devrait pas s’attarder sur les propos des gens qui rêvent d'un Burkina Faso qui sombrera dans le chaos, parce qu’on doit faire beaucoup attention afin que l'ennemi qui est dehors ne profite pas de la situation pour s’engouffrer davantage au Burkina Faso. Aujourd'hui, a-t-il ajouté, à 100 kilomètres de Ouagadougou, on a déjà des problèmes d’insécurité qui se posent. Si on commence nous-mêmes à nous taper dessus, c'est un grand boulevard qui est ouvert. « Comme on le dit, quand la pluie vous bat, il ne faut pas vous battre entre vous », a-t-il terminé.

Pour Lookmann Sawadogo, journaliste, leader d’OSC, membre initiateur de l’Appel de Manéga, il ne servirait à rien de tenir des élections dans un contexte de crises sociale, communautaire et sécuritaire. « Dans la haine, la vengeance, les règlements de comptes si on fait des élections, quelles institutions vont sortir de ces élections ? Est-ce que des institutions politiques crédibles et légitimes peuvent sortir de ces élections ? »look s’est-il interrogé. Car pour lui, les élections en réalité, c’est pour renouveler les institutions pour mieux gouverner la société qui n’est pas en crise. « Mais si la société même est en crise et qu’on ne la règle pas, on aura des institutions de crises pour continuer la crise », a-t-il déduit. C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, nous avions conseillé dans la feuille de route des sages de l’Appel de Manéga, depuis fin janvier, d’aller à la réconciliation nationale avant les élections. A l’en croire, cela permettra de réconcilier les Burkinabè, que les acteurs politiques soient eux-mêmes dans des prédispositions, engagés dans l’amour de leur pays avant d’aller aux élections. C’est seulement ainsi, a-t-il terminé, que les dirigeants qui en sortiront seront légitimes et crédibles.

 Obissa

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